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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Activités

Mot d’Or 2007 de la Traduction, 21 mars 2008
remis à Mooshegh ABRAHAMIAN


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Le Mot d’Or de la Traduction 2007 a été remis à Mooshegh ABRAHAMIAN pour la première traduction de l’arménien du roman de Raffi écrit en 1880, Le Fou, édité chez Bleu autour, pour avoir su traduire dans ce roman très riche aux multiples personnages, en un style vif attentif aux néologismes, qui emporte le lecteur, la vie quotidienne d’une société broyée par les drames de l’histoire mais dont la vision d’avenir reste portée par un humanisme fondé sur le progrès technique, l’instruction et l’enrichissement de la langue maternelle. L'ACAM, par l'action de son ancien président Philippe Pilibossian, et la critique de l'ouvrage parue dans son Bulletin, a joué un rôle déterminant dans cette distinction.

Présentation du Prix
Article de Jean Marcel Lauginie, président de Actions pour promouvoir le Français des Affaires

Voir l'ouvrage dans la Bibliographie de l'ACAM


Photos © Philippe Ricard

Mooshegh Abrahamian --- Cliquer pour agrandir
Mooshegh Abrahamian exhibe sa médaille, sous les applaudissements de Jean Marcel Lauginie, derrière à droite.

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Mooshegh Abrahamian explique pourquoi il a choisit le roman de Raffi et comment il a procédé pour la traduction

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Philippe Pilibossian, Mooshegh Abrahamian, Mme Antonin, M. Alfred Gilder, Haut fonctionnaire de la terminologie, Ministère des finances

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De gauche à droite : Philippe Pilibossian, M. Gasparian, Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM, M. Maliacas (lauréat), Mme Antonin, Mme N, M.Kilanga Musinde, Mme Antonin et Mooshegh Abrahamian


Présentation du Prix

Le Mot d’Or de la Traduction veut souligner, auprès du lectorat francophone, le travail des traducteurs en faveur de la reconnaissance d’autres cultures, notamment sous leurs aspects linguistiques et socio-économiques. Il a été fondé en 2003 par l’association APFA-Les Mots d’Or en partenariat avec le Centre d’échange d’informations pour la traduction littéraire de l’UNESCO, en collaboration avec l’Organisation internationale de la Francophonie, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, et la Société Française des Traducteurs. (Voir dans l’encadré la liste des anciens lauréats.) Enfin, la distinction du Mot d’Or de la Traduction 2007 a été remise à Mooshegh ABRAHAMIAN pour la première traduction de l’arménien du roman de Raffi écrit en 1880, Le Fou, édité chez Bleu autour, pour avoir su traduire dans ce roman très riche aux multiples personnages, en un style vif attentif aux néologismes, qui emporte le lecteur, la vie quotidienne d’une société broyée par les drames de l’histoire mais dont la vision d’avenir reste portée par un humanisme fondé sur le progrès technique, l’instruction et l’enrichissement de la langue maternelle. Il a été félicité à Paris le 21 mars 2008 lors des 20es Journées du français des affaires et des mots d’or de la francophonie, par Julien Kilanga Musinde, par Alfred Gilder, Haut fonctionnaire de terminologie et par Jean Marcel Lauginie, Président-Fondateur de l’APFA-Les Mots d’Or.


Article de Jean Marcel Lauginie, président de Actions pour promouvoir le Français des Affaires

"Ce Mot d’Or de la Traduction 2007 a une belle histoire. En mars 2007, Meliné Muradyan, lauréate du Mot d’Or des élèves et des étudiants pour l’Arménie, avait été distinguée dans cette même enceinte, avec les lauréats de 19 autres pays, en présence dans la salle de Philippe Pilibossian , ancien Président de l’ACAM. C’est ainsi que j’ai rencontré ce dernier qui m’a fait connaître leur Bulletin ; en décembre, l’APFA a reçu le numéro de Noël qui contenait une liste des livres de l’année sélectionnés par l’ACAM. Or, le Jury du Mot d’Or 2007, qui allait se réunir en janvier 2008, « restait sur sa faim » pour les livres parus en 2007 soumis à sa grille de sélection : qualité de la traduction, qualité du texte, prise en compte de la terminologie et des néologismes, découverte des aspects socioéconomiques d’une culture.

Nous avons été convaincus par l’analyse critique signée Magdelaine (Yemenidjian) du premier ouvrage de la liste, Le Fou, roman de Raffi (Hakob Mélik Hakopian), publié par Bleu autour. Et c’est ainsi que nous avons découvert un très grand auteur, des aspects méconnus des relations entre les Arméniens, les Kurdes et les Turcs au milieu du XIXe siècle, grâce au talent d’un remarquable traducteur Mooshegh Abrahamian que nous avons l’immense bonheur de recevoir, d’autant plus que nous venons d’apprendre qu’il est un chef d’entreprise, fondateur de l’entreprise industrielle VARIFLO, et que c’est sa première traduction ! Notre association Actions pour Promouvoir le Français des Affaires (APFA) ne pouvait être que comblée. Dès la troisième ligne, il est question des bachi-bouzouks que vous prenez la peine de définir en bas de page, un des 10 mots retenus pour la Semaine de la langue française de 2007 ! Votre volonté d’expliquer tous les termes nouveaux à une oreille française est permanente : le poutouk (récipient à col étroit et à deux anses servant à cuire ou conserver les aliments), le tan (boisson fraîche à base de yaourt et d’eau), le moudir (un haut fonctionnaire), le lavach (pain traditionnel arménien fait d’une fine pâte étirée qu’on cuit dans le tonir, four creusé dans le sol), le tcharvadar (personne louant chevaux ou mules, ainsi que ses services, pour le transport de marchandises ou de voyageurs), les Tcherkesses (peuple du Caucase, islamisé au XVIIIe siècle), l’okha (unité de poids turque), l’archine (unité de longueur russe égale à 0,711 mètre) ou encore l’expression emmener ta malchance (mourir en te débarrassant des mauvais esprits). Permanente aussi votre rigueur pour retenir le terme juste du monde des affaires, par exemple affermer, enchères, nantissement, obligations. Votre inventivité est heureuse avec ces néologismes offerts au lecteur : le cinquantenier (à la tête d’un groupe de cinquante gendarmes, gardes du corps et soldats, et qu’il était toujours possible de plâtrer la bouche d’un fonctionnaire turc avec quelques pièces d’or ).

Votre évocation de la vie pastorale des Arméniens est attachante et émouvante avant leurs terribles épreuves : Les monts, tout autour, n’étaient que gras pâturages où paissaient d’innombrables troupeaux. Des champs de blé, d’orge, de lin, et bien d’autres cultures encore tapissaient le fond de la vallée ; Ah ! que ce tableau bucolique faisait plaisir à voir… Enfants et agneaux grandissaient ensemble ; L’air répandait sa chaleur odorante et vivifiante. Vous montrez bien dans cette société la place des marchands ambulants, des caravaniers, et le crédit considérable dont ils jouissaient. Vous avez su rendre la vision d’avenir du héros à travers cette métaphore La main de l’homme avait transformé la terre vierge en un paysage exquis, comme le pinceau du peintre crée la magie à partir de la graine de lin, à travers les bienfaits espérés du progrès technique avec la voiture, la machine et le moulin à vapeur, les exportations et les importations. L’instruction et la langue maternelles ne sont pas oubliées : Partout se répandaient les effets bénéfiques du souffle de l’instruction. Indestructible, la langue arménienne s’était enrichie de tournures recherchées et d’agréables intonations qui rehaussaient un peu plus son éclat et son raffinement. Il en est de même de la pédagogie avec cette ferme modèle où le savoir était puisé dans le merveilleux livre de la nature. L’excellente carte d’époque à la fin du livre complète cette très belle réalisation de la jeune maison d’édition Bleu autour. Merci pour nous avoir fait découvert, grâce à votre talent de traducteur, ce grand roman qui emporte vers ces terres où l’humanisme continue à croître."

Puis, Jean Marcel Lauginie donne la parole à Suzanne Boizard, membre du Jury du Mot d’Or de la Traduction et de la Société Française des Traducteurs ; elle félicite chaleureusement Mooshegh Abrahamian en soulignant la fluidité de sa traduction qui rend encore plus vivante et poignante cette épopée du peuple arménien au XIXe siècle.


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