La Municipalité de Charenton-le-Pont et l'Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée vous ont invités à assister à la
cérémonie de Dépôt de gerbe devant le Khatchkar de Charenton-le-Pont (94220), rue Paul-Eluard-angle rue des Bordeaux, le Jeudi 23 avril 2009
à 17 heures 30.
La cérémonie a eu lieu en présence de : Allocution d'Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM
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Photos © Philippe Pilibossian | |||
Allocution de M. Jean-Marie Brétillon, Maire de Charenton-le-Pont |
Allocution de Mme Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM |
Vue d'ensemble |
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Allocution de M. Gilbert Sinoué |
Drapeaux baissés pour les honneurs militaires |
Recueillement |
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Recueillement |
MM. Vartan Berbérian et Gilbert Sinoué |
Mme Annie Pilibossian, MM. Ara Mkrtchian, Jean-Marie Brétillon, Adjoints du Conseil municipal de Charention, Vartan Berberian, Gilbert Sinoué, Roger Tcherbachian |
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M. Arsène Tchakarian, le dernier survivant des compagnons de Missak Manouchian |
Le Très Révérend Père Nerseh Baboudjian de la paroisse apostolique arménienne Saint-Paul-et-Saint-Pierre d'Alfortville, et un ancien combattant arménien |
De gauche à droite, Mme Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM, MM. Jean-Marie Brétillon, Maire de Charenton-le-Pont, et Gilbert Sinoué |
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Allocution de Mme Annie Pilibossian, présidente de l’ACAM Monsieur le Maire, Demain les Arméniens des quatre coins du monde commémorent le 94e anniversaire du premier génocide du xxe s. perpétré en Turquie contre leur peuple. Demain, des millions de personnes vont manifester dans toutes les grandes villes, pour rappeler à l’humanité qu’en 1915 un million cinq cent mille hommes, femmes et enfants innocents ont été sauvagement assassinés, torturés, brûlés, violés, chassés, déportés de leur terre ancestrale, dans une logique d’extermination qui condamne à une mort atroce jusqu’au dernier survivant. Leur culture millénaire fut balayée de l’Anatolie en un seul été. Depuis des décennies, nous autres descendants des rescapés de ce même peuple (ou Mnatzortadz, d’après Hagop Ochagan), nous ne ménageons pas nos efforts pour alerter les politiques sur notre sort tragique, pour exiger justice d’abord et réparation du crime contre l’humanité, soigneusement organisé et planifié, qualifié en terme juridique de génocide. Malgré l’abondance des témoignages oculaires, de l’existence de documents officiels, archives et télégrammes chiffrées, en dépit des innombrables œuvres littéraires, l’État turc campe sur sa ligne officielle, continue à nier toute responsabilité sur ce qu’il appelle « les événements de 1915 » et manipule la presse. N’en déplaise à la propagande négationniste du gouvernement, la publication du fameux carnet de Talaat Pacha vient apporter un éclairage précis sur la réalité de l’étendue génocidaire. Le livre intitulé Les Documents restants de Talaat pacha fait état de la disparition de 972 000 Arméniens en un an. Ancien ministre de l’intérieur du gouvernement Jeune-Turc, un des instigateurs et un des grands responsables du génocide des Arméniens, Mehmed Talaat est -comme vous le savez - celui qui ordonne la grande rafle de 650 notables arméniens de Constantinople le 24 avril. On apprend que le bourreau notait minutieusement dans un cahier les résultats de ses actes d’extermination, une manie du temps lorsqu’il était télégraphiste et correspondant à la poste. Ainsi, des 1 256 000 Arméniens qui vivaient encore dans 30 grandes localités de l’Empire ottoman début 1915 d’après Talaat, bizarrement, en peu de temps leur nombre chute brutalement, pour atteindre le chiffre 284 157. Par exemple à Erzeroum : avant 125 657, après 0 ; Bitlis : avant 114 704, après 0 (le lieu d’origine de William Saroyan) ; Van : avant 67 792, après 0. Ces chiffres sont très éloquents, même s’ils ne prennent pas en compte la population arménienne de la région de Constantinople. Il s’agit bel et bien d’un génocide planifié, sinon comment expliquer la disparition soudaine d’un million d’habitants et ce dans les villes à forte concentration arménienne ? C’est sans doute la question que se posent le peu de lecteurs, qui ont eu le courage d’acheter le livre. La réponse est trop évidente, qui puis est écrite de la main de l’assassin. Ce dernier a dû s’inspirer des massacres de plus de 30 000 personnes dans la province d’Adana en 1909, des massacres inouïs par la férocité de l’acharnement de destruction des vies humaines, sans compter les dégâts matériels et biens spoliés. Vous avez la parole, Monsieur Sinoué. Charenton, le 23 avril 2009, Annie Pilibossian |
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Compte rendu de la cérémonie Pour la cinquième année consécutive, l’ACAM et la municipalité de la ville de Charenton-le-Pont organisent ensemble une cérémonie commémorative du génocide des Arméniens. Malgré les vacances scolaires, plus de cinquante personnes étaient venus se recueillir devant le monument aux morts (katchkhar) dédié à la mémoire des victimes. Le Maire de la commune ; M. Jean-Marie Brétillon, accompagné de quelques adjoints du conseil municipal, des membres de notre association, des anciens combattants, le donateur du monument à la ville de Charenton Roger Tcherpachian, ainsi que le Révérend Père Nerseh Baboudjian de l’église apostolique arménienne Saint-Pierre-et-Saint-Paul d’Alfortville, secondé par des diacres faisaient partie des habitués à la cérémonie. Pour la première fois nous avons accueilli Ara Mkrtchian, conseiller auprès de l’ambassade de la République d’Arménie et l’écrivain Gilbert Sinoué, auteur du roman Erevan. Monsieur Brétillon a prononcé un court discours de circonstance, soulignant qu’il était impressionné par la force que dégage le roman de Gilbert Sinoué. Il a annoncé que cette année en France le souvenir des déportés sera commémoré le 27 avril. Ensuite c’est Annie Pilibossian, notre présidente, qui a prononcé une allocution. Actualité oblige, elle a rappelé les faits historiques, le rôle que la diaspora arménienne doit jouer dans le rapprochement des peuples arménien et turc, la situation en Arménie et au Djavaghk. Elle a ensuite passé la parole à Gilbert Sinoué, qui a lu une page de son roman. La cérémonie se voulait sobre et courte, grâce notamment à la collaboration des responsables de l’association des anciens combattants, dont le savoir-faire protocolaire a donné un air militaire au recueillement avec les hymnes nationaux français et arménien, précédé des dépôts de gerbe et la minute de silence. À la fin, nous avons écouté sur CD audio deux œuvres du compositeur Père Komitas interprétées par Djivan Gasparyan au duduk. |