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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Activités

Charenton-le-Pont, 26 avril 2012
Commémoration du 97e anniversaire du génocide de 1915


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La Municipalité de Charenton-le-Pont et l'Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée vous ont invité à assister à la cérémonie de Dépôt de gerbe devant le Khatchkar de Charenton-le-Pont (94220), rue Paul-Eluard-angle rue des Bordeaux, le jeudi 26 avril 2012 à 17 h 30.
La cérémonie a eu lieu en présence de :
  • Mme Chantal Lehout-Posmantier, Maire-adjoint de Charenton-le-Pont, chargé des affaires civiles et M. Michel Herbillon, Député-Maire de la ville de Maison-Alfort
  • Père Dirayr Keledjian
  • Membres du conseil municipal de Charenton-le-Pont
  • Représentants des Municipalités limitrophes
  • Membres du Conseil d'administration de l'ACAM
  • Donateur du monument
  • Anciens combattants arméniens
  • Autres personnalités civiles et religieuses
  • Invité spécial : Arsène TCHAKARIAN, Officier de la Légion d'honneur, Président d'honneur des anciens combattants et résistants arméniens de France
  • Voir l'affiche

    Compte rendu de la cérémonie

    Allocution d'Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM

    Vidéo du chant "Նահատակաց Օր" — "Le Jour des Martyrs",
    interprété par Ani Sargsyan, mezzo-soprano et Mourad Amirkhanian, baryton-basse


  • Photos © Philippe Pilibossian

    Charenton 2012 - Le Khatchkar --- Cliquer pour agrandir
    Avant la cérémonie, Krikor, un ancien combattant arménien de l'armée française devant le monument
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    Mme Chantal Lehout-Posmantier, Maire-adjoint de Charenton-le-Pont, chargée des affaires civiles et M. Michel Herbillon, Député-Maire de Maisons-Alfort.

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    Allocution de Mme Chantal Lehout-Posmantier, Maire-adjoint de Charenton-le-Pont, chargée des affaires civiles

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    A gauche le Père Dirayr Keledjian, prêtre parroissial d'Alfortville, avec ses diacres, et à droite Simon Babikian

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    M. Michel Herbillon, Député-Maire de la ville de Maisons-Alfort, s'adressant à l'assistance
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    Le baryton-basse Mourad Amirkhanian

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    Allocution de Mme Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM

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    Allocution d'Arsène Tchakarian, Président d'honneur des anciens combattants et résistants arméniens de France
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    Porte-drapeaux, anciens combattants

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    Les officiels, de g. à d. : Mme Chantal Lehout-Posmantier, M. Michel Herbillon, Gilles Belaïche, Conseiller régional du Val-de-Marne

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    M. et Mme Roger Tcherpachian, donateurs du monument
    Charenton 2012 - Le Khatchkar --- Cliquer pour agrandir
    Les officiels, les anciens combattants, les porte-drapeaux, les chanteurs, le donateur


    Compte rendu de la cérémonie

    Ce jeudi 26 avril 2012, la cérémonie s’est déroulée sous la pluie. Grâce à la prévoyance des services techniques de la mairie de Charenton, un grand pavillon préalablement installé a pu protéger le public venu nombreux square de la Cerisaie, devant le monument pour rendre hommage aux victimes du génocide des Arméniens. Parmi les invités nous avons accueilli M. Arsène Tchakarian, Officier de la Légion d’honneur et invité particulier ; M. Michel Herbillon, Député-Maire de Maisons-Alfort ; Mme Chantal Lehout, Maire-Adjoint de Charenton ; M. Bellaïche, conseiller régional de Val-de-Marne ; M. et Mme Tcherpachian, donateurs du monument (khatchkar) ; des élus de la commune de Saint-Maurice ; des anciens combattants, ainsi que le Père Dirayr Kélédjian, accompagné des diacres de la paroisse de l’église apostolique arménienne d’Alfortville.

    Le programme de la soirée s’est déroulé en trois temps : prises de paroles, dépôt de gerbes et partie musicale, interprétée par les chanteurs lyriques et solistes Mourad Amirkhanian et Ana Sargsyan, sous la direction de Komitas Kévorkian, responsable de la chorale de la Cathédrale apostolique arménienne St Jean-Baptiste de Paris.

    En l’absence du maire de Charenton, c’est Mme Chantal Lehout, Maire-Adjointe chargée des affaires civiles qui a prononcé une première courte allocution, rappelant les faits historiques et leurs conséquences. Ensuite M. Herbillon est intervenu pour informer l’assistance des actions qu’il a pu mener en tant que parlementaire en faveur de la loi, pénalisant la négation des génocides, aux côtés de Mme Boyer. Puis M. Amirkhanian a interprété un premier chant en arménien, le timbre de sa voix a ému le public. Dans son allocution, Annie Pilibossian a rappelé que la reconnaissance du génocide arménien reste un sujet d’actualité en France, puisque chose inédite, la communauté arménienne de Paris a vu le président de la République et le candidat à la présidentielle intervenir le 24 avril à la commémoration à Paris devant la statue de Komitas. Avant de donner la parole à l’invité spécial, la présidente de l’ACAM a lu la biographie d’Arsène Tchakarian, Président d’honneur des anciens combattants et dernier survivant du groupe Manouchian. Elle a souligné que pour les Arméniens M. Tchakarian, âgé de 96 ans représente ce lien invisible, mais indispensable qui lie la génération d’aujourd’hui à celle des victimes du génocide. L’ancien combattant a impressionné l’auditoire par sa vitalité étonnante et sa mémoire intacte. Avec des mots simples il a raconté ses combats, les enseignements qu’il a pu tirer des différents moments de la vie, le partage de ses expériences avec les nouvelles générations.

    Dépôt de gerbes, minute de silence et les hymnes nationaux français et arménien ont retenti sous le commandement de Jacques Déghirmendjian, responsable des anciens combattants de Val-de-Marne. Après l’homélie, nous avons eu la joie d’entendre encore une fois les voix chaleureuses des solistes de la chorale de Paris, suivi des applaudissements nourris de l’assistance. Pour clore la cérémonie et au nom de l’ACAM, Annie Pilibossian remercia chaleureusement tous les invités et le public pour leur présence.


    Allocution de Mme Annie Pilibossian, présidente de l’ACAM

    Mon Révérend Père,
    Monsieur le Maire,
    Monsieur le Député-Maire de Maisons-Alfort,
    Mesdames et Messieurs les élus,
    Monsieur le Conseiller régional d’Île-de-France,
    Cher Monsieur Tchakarian,
    Mesdames et Messieurs et Chers amis,

    Un proverbe arménien dit : La mémoire est un abîme qui engloutit tout et qui rend tout sans jamais se vider.
    Il y a quatre-vingt-dix-sept ans le gouvernement turc, en particulier les fondateurs du mouvement Jeunes-Turcs, avait programmé d’engloutir le peuple arménien. L’entreprise d’anéantissement s'est avéré d’une sinistre efficacité, puisque plus d’un million cinq cent mille hommes, femmes et enfants ont été sauvagement assassinés, chassés ou déportés de leur terre ancestrale. Malheureusement, l’extermination physique n'était que le début d'une longue souffrance, provoquée par la barbarie. Vidés de leurs habitants, les territoires anatoliens (երկիր) représentaient un intérêt certain pour les gouvernants, qui se sont empressés à détruire ou à confisquer le patrimoine culturel et historique arménien, - les biens matériels de la civilisation millénaire de l’Arménie. On évoque rarement la dimension économique du génocide, qui consiste à capter et à transférer les compétences des entreprises arméniennes aux entreprises turques. On ne parle pas souvent des Arméniens islamisés de force en 1915 ou du sort des femmes et des enfants rescapés, restés dans leurs vilayets natals. Et on passe sous silence les traumatismes chez les survivants, provoqués par le vécu des événements atroces.

    Aujourd’hui, tant de décennies après les tragiques événements, qui ont décimé nos ancêtres, nous - descendants des rescapés - nous sommes rassemblés ici devant ce monument, loin du pays pour honorer la mémoire des victimes du premier génocide du XXe s. et montrer la force de la vérité historique à l'auteur des crimes impunies. La Turquie d’aujourd’hui, héritière de l'empire ottoman continue toujours et encore à ne pas reconnaître les faits.

    Il faut se rappeler que pendant des décennies, le meurtre collectif de plus d’un million et demi d’Arméniens a eu un impact relativement faible sur la conscience publique mondiale. Ni les États, ni les hommes politiques ne s’aventuraient à défendre notre cause, la dénégation systématique et universelle de l’extermination empêchait tout véritable travail de nature historiographique. Les Arméniens ont eu leur mémoire pour seule preuve de leur histoire, transmise aux générations successives. Cette situation commence à changer à partir des années soixante-dix. Des travaux historiques importants voient le jour, des spécialistes de plusieurs nationalités engagent des actions légales du point de vue du droit international et font ainsi évoluer le concept de crime contre l’humanité et sa pénalisation. Progressivement, l’étude du génocide des Arméniens est devenue une discipline à part entière et s’est internationalisée. Les grandes institutions – telles les Nations-Unies, le Parlement européen, voire nombre de Parlements nationaux ont officiellement reconnu le génocide arménien. En France, la promulgation en 2001 de la loi reconnaissant le génocide arménien a représenté une victoire d’étape importante, que nous, descendants des rescapés menons depuis fort longtemps. Cependant, nous avons compris que cette loi, purement déclarative, ne protège ni la mémoire des morts, ni l’honneur des survivants. Alors, nous avons continué notre combat jusqu’au vote par les deux chambres d’une seconde loi visant à pénaliser la négation des génocides reconnus par la France. Mais un nouvel obstacle est venu freiner une satisfaction de courte durée. Comme vous le savez, le Conseil constitutionnel a décidé le 28 février dernier que cette loi était contraire à la liberté d’expression et de communication.

    Mesdames et Messieurs, la communauté arménienne est consciente de l’existence de divisions qui traduisent le clivage des opinions dans tous les partis. Certes, nous devons respecter les règles de l'État de droit, mais le jugement partial des « sages » de la haute assemblée, qui a ignoré le vote des élus de la République, et subi des pressions venant de Turquie nous a indigné. Nous avons été scandalisés par l’ignorance flagrante de la part « d’historiens reconnus » des acquis de la recherche sur le génocide des Arméniens, par les commentaires malveillants de certains journalistes, par le cynisme affiché des industriels du CAC 40, par le pessimisme de quelques élus à la solde. Que dire du principal groupe de pression franco-turc, l’Institut du Bosphore, dont les membres du comité « scientifique » grassement payés, se sont improvisés porte-parole de la propagande officielle turque envoyant des messages négationnistes qui ont littéralement inondé la presse française ? En voulant instrumentaliser l’histoire, ces dirigeants ont complétement occulté la dimension humaine du génocide, ils ont offensé des citoyens français. Résultat, du jour au lendemain les efforts d'intégration exemplaire de trois générations d'Arméniens issus des rescapés du génocide ont volé en éclat.

    Prévoyant le pire, un collectif d’historiens spécialisés dans la recherche et la publication d’ouvrages sur le génocide des Arméniens a signé un appel dans le journal Libération pour exprimer son désaccord avec les déclarations publiques visant à discuter de la réalité du génocide, tandis qu'un avocat lançait une procédure à l'encontre du Conseil, en invoquant son absence d'impartialité à la vue d'un texte de son site internet, dans la perspective d'une prochaine saisine de la Cour européenne des Droits de l'Homme.
    Ce qui est très inquiétant pour notre France, c’est que dans le pays des droits de l’homme la voie est ouverte au négationnisme turc, relayé par l’Azerbaïdjan. Et soyons-en certains, le chantage d’Ankara ne se limitera pas à la négation du génocide. Avec l’appui de Bakou, ils poursuivent leur politique de conquête de l’Europe et du Caucase. Pour atteindre ces objectifs, les Turcs mettent tout l’argent nécessaire, ils font activer tous leurs réseaux. Nous avons vu la déferlante par milliers sous les fenêtres du Sénat au mois de janvier. Régulièrement, de nouvelles provocations viennent confirmer ces énoncés. Dans le cadre de la « Semaine turque et islamique » la Maison Sotheby’s de Londres organise une vente aux enchères entre le 24 avril et aujourd’hui de 254 œuvres d’art du XVe au XIXe s. de l’époque ottomane, dont des céramiques, des bijoux, des objets de décoration, fabriqués par des artisans arméniens pour plus de 3,5 million de livres sterling. Chacun l’aura compris, le choix de la date et des objets d’art n’est pas anodin, d’autant plus que parmi les œuvres vendues au plus offrant figure un tableau du célèbre mariniste arménien Ivan Aïvazosky.
    Devant l’indéniable percée turco-azérie l’heure est venue à la diaspora de changer de tactique. Unir ses forces, sauvegarder l'identité nationale, continuer le combat en faveur d'une loi définitive et ferme qui pénalise le négationnisme, ne pas croire aux vaines promesses... Ce 24 avril, jour de commémoration du génocide des Arméniens, place de Canada à Paris, l'immense foule, rassemblée devant la statue de Komitas a vu le président de la République et le candidat à la présidence déterminés à aller jusqu'au bout de la logique de cette loi. Aujourd’hui nous avons les bulletins de vote en main et la réponse sera donnée dans le secret de l’isoloir, aussi bien pour les présidentielles, que pour les législatives.

    Comment ne pas se rappeler les paroles prophétiques du journaliste turc d’origine arménienne et ancien rédacteur en chef du journal Agos, Hrant Dink, sauvagement assassiné il y a cinq ans à Istanbul, lorsqu’il disait : La voix de la conscience a été condamné au silence. Maintenant cette conscience cherche une issue.
    Rappelons, qu’en juillet 2011 la justice turque avait condamné l’assassin du journaliste à 23 ans de prison, tandis que l’instigateur du meurtre écopait de la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict a déclenché de vives réactions parmi les organisations internationales et auprès de l'avocate de la famille qui considèrent la décision comme un acquittement de l’impunité de l’État turc pour ses crimes politiques.
    Pourtant, les intellectuels et démocrates turcs, au péril de leur liberté accomplissent un travail important pour le rapprochement des deux peuples. Il faut saluer également le courage des artistes, des journalistes, des mécènes, des photographes français d'origine arménienne qui n'hésitent pas à se rendre en Turquie pour rencontrer des Arméniens islamisés, pour participer à la rénovation des églises abandonnées, ou tout simplement pour aller à la rencontre des gens.
    Quant à la jeune république d’Arménie, elle a fêté l'année dernière le vingtième anniversaire de son indépendance. Comme en France, des élections présidentielle et législative se déroulent en Arménie en ce moment. Même si le peuple suit avec intérêt les débats électoraux, le 24 avril, jour de recueillement, tout le monde se rend au mémorial Dzidzernagapert pour rendre hommage aux victimes de la tragédie de 1915.

    Retour en France, vous le savez, depuis 1988 ans notre association œuvre pour la sauvegarde du patrimoine culturel arménien, encourage les talents artistiques, fait la promotion de livres et de DVD. Notre publication bisannuelle Bulletin de l’ACAM, ainsi que notre site Internet www. acam-france.org répertorient les nouveaux ouvrages écrits sur les Arméniens et l’Arménie en langue française. À ce jour notre bibliographie a référencé 1760 livres pour 888 auteurs. Cette année, contrairement à la coutume je ne vous lirai pas des extraits choisis d'un nouveau livre, mais je vous recommande la lecture de trois ouvrages qui viennent d'être publiés : Les enfants de l'oubli de Raffi Shart, édition Cherche-midi ; Les restes de l'épée de Laurence Ritter et Max Sivaslian, éditions Thaddée et La prophétie d'Ararat de Sévag Torossian, édition Papier Libre.

    Au nom de la communauté arménienne de Marne-la-Vallée, au nom des Arméniens présents ce soir à la commémoration, je tiens à remercier les élus de la République française qui sont à nos côtés en ce jour de deuil pour nous. Votre soutien actif et fidèle à notre cause, quel que soit le contexte du moment est important.

    Notre hommage serait incomplet sans les prières et les chants, qui accompagnent le recueillement et honorent la mémoire de nos chers ancêtres disparus, grâce au Père Dirayr Kélédjian, aux diacres de la paroisse de l’Église apostolique arménienne St Paul et St Pierre d’Alfortville. Nous remercions les solistes et le responsable de la chorale de la Cathédrale apostolique arménienne St Jean Baptiste de Paris, qui ont bien voulu apporter leur concours.

    Enfin nos chaleureux remerciements vont à nos amis combattants et résistants arméniens. Votre présence, Messieurs, à nos côtés, avec vos uniformes et vos drapeaux, chargés d’histoire, rappellent à juste titre l’engagement et la totale fidélité depuis des décennies des Arméniens à la France. Fidèle parmi les fidèles, j'ai l'honneur de vous présenter notre invité, un homme exceptionnel à plus d’un titre. Monsieur Arsène Tchakarian est un des derniers survivants de la Résistance armée FTP – MOI (Francs-tireurs et partisans-Main d'œuvre immigrée) pendant l'occupation nazie en France et le dernier survivant du groupe Manouchian. Il vient de recevoir le 7 mars dernier, à titre exceptionnel, les insignes d’Officier de la Légion d’honneur. Mais déjà en 2005 il avait été nommé Chevalier de la Légion d’honneur.
    Cher Arsène Tchakarian, avant de vous passer la parole, permettez-moi de présenter à l'assistance les grandes lignes de votre vie. Vous êtes né en Turquie le 2 décembre 1916 de parents arméniens. Pour fuir le génocide, votre famille part vivre en Bulgarie. À partir de 1930 vous vous installez en France, vous suivez des cours du soir à l'École du Louvre à Paris. Vous rencontrez le poète Missak Manouchian en 1935 au sein d'une association d'aide aux orphelins arméniens. Après votre service militaire dans l'artillerie, vous êtes engagé dans l’armée française en 1939 vous partez au front. À partir de 1942 vous entrez dans la Résistance et vous combattez au sein du Groupe Manouchian. Ce réseau, constitué de 23 résistants communistes, dont 20 étrangers est démantelé en février 1944, 22 de ses camarades sont arrêtés, jugés et exécutés au Mont Valérien. (Dans ce contexte est élaborée l’Affiche rouge, qui sert à stigmatiser l’origine étrangère des membres du groupe.) Mais vous réussissez à vous échapper. Après l’arrestation de Manouchian, vous rejoignez le maquis du Loiret et vous participez à la libération de Montargis. En 1947 vous ouvrez un magasin de maître-tailleur à Paris. À partir de 1950 vous devenez historien, membre de la Commission des Fusillés du Mont-Valérien et vous êtes chargé de recherches auprès du ministère de la Défense.
    Aujourd’hui vous êtes Président d’honneur de l’Association nationale des volontaires, anciens combattants et résistants arméniens. Vous participez à l'écriture du film « l'Armée du crime » de Robert Guédiguian, qui retrace l'histoire du groupe Manouchian. Après la mort de Henry Karayan l'année dernière, vous restez le dernier survivant du groupe Manouchian.
    Sur le plan familial vous vous êtes marié en 1954, vous êtes père de 5 enfants, dont 4 vivants, plusieurs fois grand-père et arrière-grand-père... Malgré votre âge avancé vous êtes souvent invité dans des écoles, des collèges pour parler aux jeunes de la résistance, de vos combats, de votre expérience.
    Au-delà de toutes vos qualités humaines j’ai tenu à vous inviter parce que, pour moi vous représentez ce pont invisible et nécessaire qui lie nos ancêtres disparus à nous vivants.
    Quel est votre message à l’adresse des jeunes ?
    Pourriez-vous nous donner le secret de votre longévité ?

    Charenton, le 26 avril 2012
    Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM


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