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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Activités

Charenton-le-Pont, 27 avril 2015
100e anniversaire du génocide arménien de 1915


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La Municipalité de Charenton-le-Pont et l'Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée vous ont invité à assister à la cérémonie de Dépôt de gerbe devant le Khatchkar de Charenton-le-Pont (94220), rue Paul-Eluard-angle rue des Bordeaux, le mardi 29 avril 2014 à 17 h 30.
La cérémonie a eu lieu en présence de :
  • Mgr Jean Teyrouz, évêque des Arméniens catholiques de France
  • M. Jean-Marie BRETILLON, Maire de Charenton-le-Pont
  • M. Michel HERBILLON, Député-Maire de Maisons-Alfort
  • Membres des conseils municipaux de Charenton-le-Pont et Maisons-Alfort
  • Père Didier, curé de la Paroisse à l'Église Saint-Pierre de Charenton
  • Membres du conseil municipal de Charenton-le-Pont
  • Représentants des Municipalités limitrophes
  • Membres du Conseil d'administration de l'ACAM
  • M. Roger Tcherpachian, donateur du monument
  • Autres personnalités civiles et religieuses
  • La cérémonie a été suivie à 19 heures d'une Messe de Requiem célébrée par Père Didier, curé de la Paroisse à l'Église Saint-Pierre de Charenton (place de l'Église)
  • À visiter aussi, l'exposition de gravues et dessins "Le désert", du peintre Jean-Pierre Séférian, du 22 avril au 3 mai 2015, à l'Eglise Daint-Pierre, de 10 heures à 18 heures
  • Voir l'affiche

Compte rendu de la cérémonie

Allocution de Mme Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM


Photos © Philippe Pilibossian

Charenton 2014 - Le Khatchkar --- Cliquer pour agrandir
M. Brétillon (maire de Charenton) prononçant son allocution
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M. Brétillon (maire de Charenton) prononçant son allocution et l'assistance

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M. Herbillon (député-maire de Maisons-Alfort), pronçant son allocution

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Les élus
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Les porte-drapeaux

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Mme Annie Pilibossian prononce son allocution

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Mme Annie Pilibossian, Présidente de l'ACAM
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"Der Voghormia" interprété par le baryton Adam Baro

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Les portes-drapeaux, à droite Michel, au milieu Jacques Tchirbachian, à gauche X

Charenton 2014 - Le Khatchkar --- Cliquer pour agrandir
Arsène Tchakerian, ancien combattant et Officier de la Légion d'honneur entouré de Jean-Marie Brétillon, maire de Charenton (à gauche) et de Michel Herbillon, député-maire de Maisons-Alfort (à droite).
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Les gerbes de fleurs

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Les élus de la communauté de commune. De gauche à droite - Alain Guétrot, premier adjoint au ma ire de Saint-Maurice ; Michel Herbillon, député-Maire de Maisons-Alfort ; Jean-Marie Brétillon, Maire de Charenton ; Arsène Tchakerian, ancien combattant et Officier de la Légion d'honneur. Au second plan - de gauche à droite : M. Markosyan, membre de l'ACAM, Père Didier, curé de la paroisse Saint-Pierre de Charenton ; au fond on aperçoit Vartan Berbérian, devant lui Mgr Teyrouz, évêque des Arméniens catholiques de France ; derrière A. Tchakerian Mme J. Vartanian, présidente de l'association des Dames arméniennes de l'école Tebrotzassère. député-maire de Maisons-Alfort), Mme Pilibossian, J. Tchirbachian (ancien combattant), M. Tchakerian (officier de la Légion d'honneur), M. Brétillon (maire de Charenton), Adam Baro (chanteur), autre porte-drapeau

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Tous réunis
Charenton 2014 - Le Khatchkar --- Cliquer pour agrandir
Exposition "Le désert" — dessins du peintre Jean-Pierre Séférian, église St Pierre de Charenton, du 22 avril au 3 mai 2015

Charenton 2014 - Le Khatchkar --- Cliquer pour agrandir
Les fidèles arméniens et catholiques français suivent la Sainte Messe œcuménique du 27 avril à l'église, au premier plan le baryton Adam Baro

Charenton 2014 - Le Khatchkar --- Cliquer pour agrandir
Le Père Didier, curé de la paroisse, célèbre la messe. On aperçoit monseigneur Jean Teyrouz au fond de l'autel.
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Monseigneur Jean Teyrouz, évêque des Arméniens catholiques de France, prononce son homélie

Charenton 2014 - Le Khatchkar --- Cliquer pour agrandir
De droite à gauche, Père Jérôme, Père Didier, Monseigneur Jean Teyrouz et prêtres associés


Compte rendu de la cérémonie

Dans le cadre des commémorations du centenaire du génocide des Arméniens, l’ACAM avait organisé un programme chargé à Charenton, concentré en un jour à cause des vacances scolaires. Lundi 27 avril à 17 h 30, le square de la Cerisaie où se trouve le monument — khatchkar a accueilli un public nombreux. Sous un soleil printanier et l'air embaumé, du parfum des fleurs entourant le monument, des invités, des amis, ainsi que des élus de Charenton, de la communauté de communes, des anciens combattants se sont retrouvés pour un hommage solennel aux martyrs. Parmi les officiels, nous avons accueilli pour la première fois Alain Guétrot, premier-adjoint au maire et Michel Budakci, élus de Saint-Maurice ; quelques élus de Charenton, dont Pascal Turano, Chantal Lehout, Jilles-Maurice Bellaïche, conseiller régional ; Arsène Tchakérian, Officier de la Légion d'honneur ; Jacques Tchirbachian, président de l'A.N.A.C.R.A. d'Issy-les-Moulineaux ; Mgr Jean Teyrouz, évêque des Arméniens catholiques de France, père Didier, curé de la paroisse Saint-Pierre de Charenton.

La cérémonie a débuté avec l'allocution de M. Jean-Marie Brétillon. Le maire de Charenton a exposé une fois de plus le haut niveau de ses connaissances et compétences historiques concernant le rôle de l'Empire ottoman au début du 20e s. en insistant sur des détails particulièrement intéressants du sort tragique des déportés arméniens et l'assassinat en masse. L'intervention de M. Michel Herbillon, Député-Maire de Maisons-Alfort, fut centrée sur les évènements de ces derniers temps, ainsi que le soutien politique au peuple arménien des élus de l'Assemblée nationale française. Lors de son discours, Annie Pilibossian, Présidente de l'ACAM a évoqué les dates importantes concernant le centenaire du génocide : la déclaration du Pape François lors de son homélie reconnaissant le premier génocide du 20e s. ; la sanctification de tous les martyrs au Saint-Siège par le Catholicos de tous les Arméniens, l'ampleur des manifestations partout dans le monde, les attentes des descendants des rescapés concernant l'avenir et la paix dans le monde.

Après les interventions, une pause musicale fut marquée avec l’admirable interprétation du baryton lyrique Adam Baro. Son Der Voghormia vibra dans l’air tel une prière et ce fut le moment de la minute de silence et les dépôts de gerbe, puis les hymnes nationaux sous le commandement du lieutenant. La formule rituelle Hayr mer par laquelle on s’adresse à Dieu en langue arménienne termina la cérémonie.

Mme Pilibossian remercia alors tous les participants et invita le public à se rendre à l’église Saint-Pierre de Charenton, où une messe solennelle fut célébrée par le père Didier avec la remarquable homélie de Monseigneur Jean Teyrouz. Une nouvelle fois, les croyants arméniens et catholiques français étaient au rendez-vous, leurs prières communes préconisant le dialogue interreligieux furent touchantes. Lorsque Adam Baro a de nouveau interprété Der Voghormia à la fin de la messe, sa voix forte et intense résonna jusqu’à la coupole de l’église comme un hymne à la gloire de Dieu.

Avant de quitter l’église, les fidèles ont pu apprécier les dessins au fusain du peintre Jean-Pierre Séférian. Son exposition, consacrée au centenaire du génocide et intitulée « Le désert », porte un sens philosophique profond. Ses silhouettes sans visages en train de marcher dans le désert syrien, sans but et sans retour possible, inspirent des réflexions sur le désert de l'être humain au sens psychologique et spirituel du mot.


Allocution de Mme Annie Pilibossian, présidente de l’ACAM

Monsieur le Maire de Charenton,
Monsieur le Député-Maire de Maisons-Alfort,
Monsieur le Premier-Adjoint au Maire de Saint-Maurice,
Monseigneur, Mon Père,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et messieurs et chers amis,

Il y a cent ans, le gouvernement turc commença à entreprendre avec brutalité une politique délibérée d'anéantissement, de massacre général et de déportation d'une partie de sa population, des Arméniens, qui vivaient depuis toujours sur le sol ancestral. Le nettoyage racial en Asie Mineure planifié par le Comité Union et Progrès, c'est-à-dire les fondateurs du mouvement jeunes-turcs, fut aussi complet que possible et à une échelle considérable. Un peuple chrétien qui se trouvait géographiquement entre les Turcs et les musulmans du Caucase devait être éliminé en masse et la décision des dirigeants turcs a pu être appliquée en temps de guerre. Quels que soient les chiffres concernant la population totale des Arméniens ou le nombre des victimes, les estimations les plus modérées donnent plus de 50 % de disparus. À l'échelle de la France par exemple, cette proportion équivaudrait aujourd'hui à la mort violente d'environ 30 millions de personnes.
Ce crime abominable porte un nom, il s'appelle génocide et son père, le juriste Raphaël Lemkin (1900-1959) fut à l'époque particulièrement marqué par la liquidation massive des populations arméniennes d'Anatolie, par la destruction du patrimoine arménien culturel millénaire.

Jusqu'à aujourd'hui plus d'une trentaine de pays et de parlements, dont la France en 2001 l'a reconnu.
Pourtant, l'État turc républicain ne le reconnait pas, ne demande pas pardon, parce que le sang versé des innombrables victimes et le nettoyage par le vide des populations arméniennes ont contribué à la fondation de la Turquie moderne. Rappelons-nous les condoléances, exprimées par l'ancien premier ministre turc, 99 ans après les faits sans désigner de responsables. Certes, bien tardives et insuffisantes, elles montrent une fois de plus l'ampleur du crime, puisqu'il faut encore le mentionner et exprimer ses regrets, si longtemps après. Nous savons par expérience, ce sont les États vaincus qui reconnaissent les faits et désignent les responsables. C'est précisément le cas dans le contexte de la défaite de l'Empire ottoman et de la fuite des dirigeants jeunes-turcs, qui savaient ce qui les attendait s'ils avaient été faits prisonniers.

Depuis de nombreuses années, plusieurs ouvrages historiques importants concernant le génocide des Arméniens ont vu le jour partout dans le monde dont les auteurs sont américains, britanniques, français, allemands, canadiens, turcs, autrichiens, et autres. Parmi eux je citerai deux scientifiques, dont les travaux sont internationalement reconnus. Vahakn Dadrian, américain d'origine arménienne, chercheur, directeur de recherche sur le génocide au Zoryan Institute (États-Unis d'Amérique) a patiemment depuis des années authentifié, travaillé sur des documents et des archives. Taner Akçam est sociologue, un des premiers intellectuels turcs à reconnaitre le génocide arménien et en parler publiquement. Ils ont constitué un nouvel ouvrage, relatant le procès concernant les criminels du Comité Union et Progrès, un document, qui constitue l'ébauche d'un « Nuremberg ». Le livre s'intitule Jugement à Istanbul, le procès du génocide des Arméniens. Il vient d'être traduit et édité chez « L'Aube ». Si j'en parle aujourd'hui, c'est parce que ce livre est une pièce capitale versée au dossier de ce que l'on désigne comme le génocide des Arméniens. Il relate le procès des dirigeants jeunes-turcs, tenu en 1919-1920, alors que la plupart d'entre eux avaient pris la fuite et explore la tragédie arménienne dans un contexte juridique particulièrement important, à partir d'une documentation légalement validée.

D’autre part, au sein de la société turque depuis quelques années déjà, et particulièrement après l’assassinat à Istanbul du journaliste d’origine arménienne Hrant Dink, en plus des manifestations, des débats animés sur le génocide commencent à peser sur l’opinion publique. Des œuvres littéraires dont les auteurs sont des descendants des rescapés racontent une des terribles facettes du crime — la conversion forcée à l’islam de jeunes filles et garçons. Ainsi, nous savons qu’aujourd’hui, dans des milliers de familles, et même selon certaines sources, pour plus d’un million de Turcs au moins un des ascendants est arménien. Des groupes de la société turque, en particulier des intellectuels et des étudiants ont entamé une réflexion sur le chemin de la démocratie, y compris dans les médias, visant à confronter à la réalité historique l’ensemble de la société turque. Pour autant, est-ce suffisant pour amener les dirigeants du pays à changer leur politique négationniste, sans manipuler les opinions publiques internationales ?

Le 12 avril dernier, deuxième dimanche de Pâques, un évènement planétaire secoua le monde chrétien. Lors de la messe exceptionnelle de rite arménien à la basilique vaticane Saint-Pierre, transmise par la télévision, le Pape François, en présence des deux Catholicos et chefs religieux arméniens (Karekine II, Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens ; Aram Ier, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie, et Nersès Bedros XIX, Patriarche de Cilicie des Arméniens Catholiques), du président de la République d'Arménie et des milliers de fidèles, venus des quatre coins du monde, a publiquement reconnu le génocide de 1915 comme le premier du 20e siècle. J'ai pu assister à cette messe solennelle et entendre dans les prières le message à la postérité du Saint-Père aux fidèles arméniens, une célébration unique, très émouvante, qui restera à jamais gravée dans la mémoire collective, au cours de laquelle il a proclamé Saint-Grégoire de Narek, docteur de l'Église Universelle. Cette proclamation se veut symbolique, elle intervient dans la continuité du rapprochement des Églises catholique et apostolique arménienne. Le père spirituel de l'Arménie a vécu au 10e siècle au monastère de Narek, en Arménie historique, non loin du lac de Van. Il a écrit de nombreux ouvrages en langue arménienne classique, dont le célèbre recueil de Prières. Moine, enseignant, poète, philosophe, mystique, théologien — Saint-Grégoire utilise le langage poétique pour libérer la parole intérieure des contraintes, liées aux expressions canoniques, formatées par la tradition religieuse ou philosophique de son temps, afin de se retrouver seul dans un dialogue direct avec Dieu.

Le 23 avril, à la veille des commémorations officielles, au cours d'une messe solennelle, l'Église apostolique arménienne a procédé à la sanctification de toutes les victimes du génocide. Pendant l'office dans l'enceinte du Saint-Siège d'Etchmiadzine, le Catholicos de tous les Arméniens a proclamé le 24 avril date du souvenir dans le calendrier liturgique arménien, des saints martyrs, qui se sont sacrifiés au cours du génocide. Si la canonisation collective a des précédents dans l'histoire de l'Église chrétienne nul doute que cet évènement restera exceptionnel par son ampleur numérique. 1 500 000 sanctifiés, c'est l'aboutissement d'un long travail de réflexion commune du monde ecclésiastique sur proposition des laïcs. Ce fait est également exceptionnel par son ampleur politique. Il a précédé l'hommage international rendu par des milliers de personnes au Mémorial des victimes du génocide, près de la capitale Erevan. La jeune République d'Arménie a eu la force et le courage de rassembler en un lieu des amis du monde entier, afin de se recueillir comme un seul homme — à l'image de la flamme éternelle et de l'architecture en forme de rayons du soleil, pour rappeler combien la mémoire de nos ancêtres est encore vivante. Parmi la soixantaine de délégations présentes à la cérémonie, nombreuses personnalités politiques, dont le président français et le président russe ont réaffirmé leur soutien au peuple arménien.

Le parlement européen a confirmé sa position de juin 1987, qui reconnaissait que les actes tragiques perpétrés contre les Arméniens sur le territoire de l'Empire ottoman entre 1915 et 1917 constituaient bien un génocide. La nouvelle résolution adoptée rappelle le sens de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, déplore toute tentative de dénégation et fait appel à tous les états membres de le reconnaitre. Suivant l'exemple européen le président allemand a déclaré pour la première fois reconnaître le génocide arménien et a souligné la « coresponsabilité » de son pays, en tant qu'allié de l'Empire ottoman, comme le parlement autrichien.

Mesdames et messieurs, le monde entier a vu qu'un siècle après les faits, les Arméniens n'ont rien oublié, aux quatre coins de la planète ils montrent que la mémoire est très présente, plus que l'identité nationale. En près de trois mille ans d'histoire, l'Arménie a connu peu de périodes d'indépendance. Pourtant, en marge d'une intégration réussie au sein du pays d'accueil, le sentiment d'appartenance à la nation arménienne reste fort. Elle est enracinée dans les gênes, comme la terre, c'est-à-dire le pays comme espace historique. Quelques grands tournants tels la christianisation et la création de la langue écrite sont des bases solides d'une abondante historiographie. Par-dessus tout, la volonté de survie et de continuité du peuple arménien illustre son amour de la culture. En diaspora, de nombreuses institutions et associations culturelles, dont l'ACAM, — à son modeste niveau, travaillent afin de préserver la culture et l'identité créative, dans un esprit de foi et d'espoir en l'avenir, à l'image des commémorations, en hommage aux victimes du premier génocide du 20e siècle. Nous voulons croire que le sacrifice de nos ancêtres n'aura pas été vain, que la reconnaissance du génocide des Arméniens marquera une étape importante dans la prévention d'autres crimes contre l'humanité, l'humanité qui continue à souffrir. Nous voulons croire que l'absence de protection juridique, notamment en France et en Europe, concernant le négationnisme va être vite comblée par une nouvelle loi qui protège les citoyens et condamne la diffusion de toute propagande, qui porte atteinte au respect des victimes.
D'autant plus, qu'avec le temps qui passe, nous voyons toute la problématique autour du génocide arménien refaire régulièrement surface, se moderniser, se nourrir malheureusement de l'actualité brulante. Des massacres et des conversions forcées tout près d'ici et sous nos yeux (Villejuif), des chrétiens d'Orient ou au continent africain sous le silence assourdissant de la communauté internationale nous laissent perplexes.
Que serait une Europe qui oublierait ses racines chrétiennes à un moment, où les valeurs universelles subissent des attaques d'une particulière violence ?
Comment préparer les nouvelles générations à vivre dans un monde de paix ?
L'homme du XXIe siècle entrainé dans la spirale de la mondialisation ne commence-t-il pas à perdre ses repères identitaires ?
Autant de questions que nous, descendants des rescapés, que dis-je, des sanctifiés, nous continuons à poser aux dirigeants politiques et demandons sans délai que le crime contre l'humanité soit puni, afin de commencer le travail tant attendu des réparations.

***

Cela fait maintenant dix ans que notre association organise des cérémonies de commémoration du génocide arménien à Charenton. Au nom du Conseil d’administration, je tiens à remercier en premier lieu M. Roger Tcherpachian, donateur du monument, qui a eu l'idée de s'adresser à nous. Ensuite, j'adresse des remerciements à M. Jean-Marie Brétillon et les services concernés de la municipalité de Charenton pour l’excellente collaboration, pour l’entretien fleuri du monument ; à M. Michel Herbillon, aux élus de la communauté des communes (Charenton, Maisons-Alfort, Saint-Maurice) pour leur fidèle soutien, ainsi qu'à nos amis — anciens combattants et résistants arméniens. Nos remerciements vont au chanteur à la voix lyrique inoubliable Adam Baro. Nous adressons nos sincères condoléances au père Dirayr de la paroisse de l’Église apostolique arménienne d’Alfortville pour le décès de son père. Il a du partir en Arménie de toute urgence, ce qui explique son absence aujourd'hui. Une pensée à Sévan Anédian pour la rapide impression des affiches.
Enfin, sincères remerciements à tous ceux qui ont répondu à notre invitation.

Charenton-le-Pont, le 27 avril 2015
Annie Pilibossian, présidente de l'ACAM


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