Rapport moral du conseil d'administration pour les exercices 2015 et 2016
Après une année sabbatique, l’ACAM reprend ses activités culturelles. Vous le savez, des obligations familiales m’ont obligé de m’absenter quelque temps de France. De ce fait, l’association a travaillé au ralenti. Nous avons juste eu le temps de sortir le numéro N°88 du Bulletin. Pendant que nous prenions l’Eurostar en direction de Londres afin d’accueillir le nouveau-né dans notre famille, Jean-Pierre Hatchikian envoyait le Bulletin par la poste, s’occupait des cotisations de nos adhérents et lecteurs dont le nombre reste relativement stable. Cela ne nous empêche pas de constater que la génération qui succède aux premiers membres s'investit assez peu dans la vie associative en général. Ce phénomène touche non seulement notre communauté, pratiquement toutes les associations remarquent le même problème (v. éditorial Bull N°88).
Nos remerciements vont d’abord à nos généreux donateurs : Armand Tchouhadjian, Jacques Deyirmendjian, Dr Abraham Tassoumian, André Yédikardachian, Dr Serge Kazandjian, Raffi Aslanian, Léon Sabondjian. Leurs soutiens nous encouragent à poursuivre et à moderniser nos activités.
À ce propos, rappelons qu’en 2014 l’Agence Francophone pour la Numérotation Internationale du Livre (AFNIL) avait attribué à l'ACAM un indicatif éditeur, ainsi que des numéros complets d'ISBN. Ainsi, notre association est devenue éditeur d’abord du Lexique des termes culinaires trilingue français — arménien occidental — anglais. La première édition de la brochure étant rapidement épuisée, une deuxième édition du même lexique corrigé et augmenté a vu le jour en septembre 2015. Il s'agissait d'une œuvre collective, fruit d'une dizaine d'années de travail, avec le concours de la commission linguistique du Collège Dictionnaires Machtots France, sous la direction de Philippe Pilibossian. Subventionné par la Fondation Calouste Gulbenkian, le lexique a été tiré à 1000 exemplaires, également épuisés.
Cette année, un nouvel ouvrage édité par l’ACAM sous forme de livre-album est venu compléter les activités de notre association. Le livre s’intitule « Mon père, le magicien du bois ». Je l’ai écrit pour rendre hommage à l’artisanat d’art à travers la personnalité de l’ébéniste et maître d’art Ovaguim Ovaguimian.
Outre le fait, que l’écriture du livre a pris cinq ans, pendant lesquels j’ai tenté de réunir des documents et de nombreuses photos des œuvres de mon père, la mise en page et l’impression du manuscrit ont posé quelques problèmes. Finalement, l’imprimeur franco-bulgare « Pulsio » a facilité mes recherches. Je tiens à préciser, que même si le livre est édité par l’ACAM et que la facture de l’imprimeur est établie en euros au nom de l’association, c’est bien Pilibossian qui a payé tous les frais. Le livre est mis en vente, il est répertorié dans la Bibliographie de notre site, les chèques sont établis à l’ordre de l’ACAM. (Pour information, nous avons payé 900€ pour la mise en page avec l’élaboration de la couverture, le tout effectué par la maison d’édition bulgare Lettera, spécialisée dans les ouvrages d’art + 2150 € pour l’imprimeur et le transport jusqu’en France, dont une TVA à 5, 5% grâce au numéro Siret de l’ACAM. Il est évident que si nous avions dépensé l’argent de l’association, son compte bancaire aurait vite passé au rouge, même avec les prix bas bulgares négociés.
J’ajoute que nous avons (Pilibossian) financé un film documentaire, éponyme du livre, tourné et réalisé par le cinéaste Arto Pehlivanian. L’œuvre cinématographique raconte la vie et montre les œuvres de maître Ovaguim. Le tournage a commencé au printemps 2016 avec les ensembles mobiliers qui se trouvent en France. En automne, nous avons poursuivi le tournage en Bulgarie, où pendant cinq jours nous avons parcouru 1500 km, du Monastère de Rila jusqu’à la frontière maritime et la ville portuaire de Bourgas, aux endroits où se trouvent les œuvres imposantes, telles les iconostases ou les autels des églises arméniennes. Nous avons rencontré des prêtres et des connaissances du sculpteur, nous avons recueilli leurs témoignages et souvenirs. L’élaboration du film a duré un an, il dure 72 minutes, il est agrémenté d’appréciables moments musicaux qui accentuent l’élégant habillage du volume et des dimensions des travaux. Les premiers cadres de la projection montrent le logo de l’ACAM, qui présente le film.
Une autre nouveauté, de dernière minute, concerne aussi notre association. L'instrument le plus approprié et le plus utilisé pour la pratique et l’apprentissage de l'arménien occidental ces dernières années fut leDico Machtotz, dictionnaire français-arménien et arménien-français pour les appareils sous système Androïd. Il avait été conçu et mis à la disposition gratuitement au public, en 2011, par l'Association Dictionnaires Machtotz France (CDMF). Le nombre des téléchargements du logiciel du dictionnaire pour les portables de 2011 à 2017 s’élevait à plus de 30 000, seulement de juillet à septembre 2017, dico Machtotz avait été transféré 447 fois. Les jeunes l'apprécient beaucoup, ils disent " notre langue est dans notre poche". Or, Apple vient de mettre sur le marché un nouveau iPhone, avec un récent programme d'application ; ainsi, le logiciel dico Machtotz est tombé obsolète. Les fondateurs de CDMF étant à la retraite ou démissionnaires, l'association n'a pas continué sa mission.
Sur proposition de Philippe Pilibossian, l'ACAM a pris la relève (la langue arménienne étant le premier élément de diffusion de la culture arménienne, elle s’inscrit dans les objectifs de l’ACAM). L'été dernier, Philippe a recontacté Alexander Mardirossian en Bulgarie, le développeur du dico Machtotz. Il s'engage à mettre à jour le dictionnaire, et en plus de programmer un dictionnaire anglais-arménien et arménien-anglais, semblable au dictionnaire FR-ARM-FR, moyennant une rémunération de 4000 € ; une avance de 500 € a été payée et la famille Pilibossian s'engage à lui envoyer encore 1000 € ; pour ce travail un ami de Belgique, Toros Mekhsian a fait un don, un virement sur le compte de l'ACAM de 500 €. Il reste à récolter encore 2000 €. Mardirossian vient de nous annoncer que la nouvelle version de dico Machtotz est déjà en ligne.
La modeste, mais régulière subvention de la commune de Noisy-le-Grand, où est domiciliée notre association nous aide à terminer au vert l’année civile, elle représente le seul don d'une collectivité territoriale. Signalons à nos adhérents que la ville, qui était dirigée depuis vingt ans par la gauche nous accordait la petite somme de 150 €. La commune a basculé à droite d'une courte tête fin 2015 et le nouveau maire s'appelle Brigitte Marsigny. Ainsi, en 2016 nous avons reçu 300 € d’aide, alors que cette année nous n’avons rien reçu.
On ne présente plus le Bulletin de l’ACAM, notre premier outil de liaison, qui existe pratiquement depuis la création de l'association. Comme vous le savez, par la suite, notre publication a subi plusieurs améliorations, qui reflètent l'évolution de la vie et l'entrée des nouvelles technologies dans le quotidien familial. Le seul numéro publié en 2016 est le N°88 dont la création graphique a été confiée à un professionnel connu — Victor Hidalgo. Rappelons que depuis le Bulletin N° 78, c'est lui qui colore avec son style innovant et sa touche personnelle chacune de nos publications, à titre gracieux. Le comité de rédaction travaille toujours bénévolement, il couvre en priorité toutes nos activités ; il intègre des articles et des comptes rendus à caractère culturel, de portée nationale et internationale, le tout enrichi de photographies en couleurs. Comme d’habitude, l’impression pour ce numéro était assurée sans contrepartie par les apprentis de l’école des Gobelins de Noisy-le-Grand. Exceptionnellement, l’envoi par voie postale pour ce numéro est resté à la charge de Jean-Pierre Hatchikian, qui est un de nos correspondants et collaborateurs avec Daniel Ter Sakarian pour les textes en français. Afin de rendre le Bulletin plus attractif, la page Livres en arménien, seulement pour les ouvrages que nous recevons en service de presse a été ajoutée, sous l'œil attentif de Simon Babikian. Il est à rappeler que ces livres figurent dans les pages de notre Bulletin à titre informatif, ils ne sont pas vendus.
Nous tenons à remercier l’ensemble des participants bénévoles à la réalisation de notre Bulletin.
Notre site Internet : www. acam-france.org, continue à fonctionner grâce au remarquable travail de son administrateur Jean-Pierre Hatchikian. Il accomplit cette tache de façon volontaire depuis maintenant vingt ans. Grâce à sa créativité, notre site culturel et associatif arménien est devenu célèbre, tout le monde connaît la Bibliographie qui répertorie des ouvrages, écrits en français sur les Arméniens. Ainsi, à ce jour 1140 auteurs et 2276 tomes y sont inscrits. L'importante augmentation par auteurs, due à l’ajout d’ouvrages de la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne de Paris continue à enrichir la longue liste des œuvres existantes. Depuis 2011, Jean-Pierre met son savoir-faire et sa longue expérience dans le domaine du livre et d’internet au profit de cette bibliothèque, qui avait besoin d’être modernisée. Régulièrement, il envoie par courriel des informations culturelles et diverses annonces à des milliers d’abonnés. En plus des membres de l'association, parmi ces inscrits figurent les adresses de responsables associatifs, de centres culturels, de personnalités de la communauté arménienne, de particuliers.
Notons, que le partenariat concernant la fréquentation du site de l’ACAM, sa Bibliographie et la firme Amazon, spécialisée dans le commerce électronique de vente de livres et d’autres produits culturels — se poursuit avec succès. Il nous rapporte le minimum nécessaire pour alimenter l'hébergement du site.
Depuis 2016 notre association n’est plus responsable de la traditionnelle cérémonie de commémoration du génocide des Arméniens à Charenton-le-Pont. Désormais, elle est organisée par l’association des Anciens combattants et résistants de Saint-Maurice, sous la charge de Jacques Déhirmendjian.
L’ACAM y assiste comme invitée, nous y allons pour déposer une gerbe.
Arsène Tchakerian, Roger Tcherpachian, le Député-maire de Maisons-Alfort sont toujours de la partie. Habitué aux commémorations, M. Brétillon, maire de Charenton a précisé lors de son allocution, que cette cérémonie est sa dernière sortie officielle en sa qualité de maire. Il a passé la main à son successeur et ancien premier adjoint Hervé Jicquel. En 2017, ce dernier a assisté personnellement à l’hommage, lequel s’est déroulé comme d’habitude, en présence d’un grand nombre d’élus et d’invités.
Rappel : Au terme de dix années d'exemplaire collaboration avec la mairie de Charenton, nous avons proposé à M. Brétillon de participer à un voyage d'étude et de tourisme en Arménie et au Karabagh, qu'il a accepté avec joie. Il est parti avec Le Fonds arménien de France comme organisateur, puisque cette structure a l'habitude d'accompagner des élus français dans différentes régions arméniennes. L'ACAM a apporté une modeste contribution symbolique au financement du voyage. Le maire est parti du 27 juin au 5 juillet 2015 pour un dépaysement total d'environ neuf jours. Il a découvert l'Arménie, il a rencontré sur place des paysans, des agriculteurs, des maires, des écoliers… À son retour, nous avons reçu un courrier de chaleureux remerciements, M. Brétillon paraissait enchanté et tout à fait satisfait des conditions d'hébergement et de l'accueil du peuple arménien sur place.
Concernant la Revue AFI, l’édition 2014-2015 de la publication annuelle canadienne Année Francophone Internationale était la dernière à laquelle notre association a collaboré. L’article sur l’Arménie que je rédigeais au nom de l'ACAM reflétait les faits marquants de l'actualité politique, économique, culturelle et sociale survenus au cours de l'année universitaire correspondante, sans oublier les événements culturels, liés à la fête de la francophonie. Depuis l’édition 2015-2016 la composition de l’article est confiée à une personne d’Arménie.
Tous les ans en automne, nous terminons l'année civile associative avec l'assemblée générale, lieu de rencontre, où discussions et échanges d'idées souvent spontanées entre membres et invités aboutissent aux conclusions les plus intéressantes. Ce moment convivial nous permet de réfléchir sur l'avenir de l'association et la diversification des activités autour d'une table aux saveurs arméniennes, préparées avec soin par la famille d’Arthur.
Alors guénatz, à la santé de nos amis qui depuis des années nous accordent leur confiance, nous assurent de leur soutien et nous adressent félicitations et remerciements !
BONNES FÊTES DE FIN D’ANNÉE !
Fait à Noisy-le-Grand, le 2 décembre 2017
Pour le Conseil d’administration
Annie Pilibossian
Présidente de l’ACAM