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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Arménie - Histoire moderne

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Aux 16ème et 17ème siècles, l'Arménie fut divisée entre l'empire ottoman l'Iran Safavide. Avec l'annexion du plateau arménien, les Arméniens perdirent toute trace d'une vie politique indépendante. Le souverain perse Shah Abbas I entreprit une politique de déplacement des populations des régions arméniennes entières vers son pays pour un no-man's land face à l'avance ottomane, et pour introduire une classe d'habiles négociants et artisans dans sa nouvelle capitale, Isphahan. La communauté arménienne de la Nouvelle Julfa, une banlieue d'Isphahan, était tenue en grande estime par Shah Abbas I et devint une des bases économiques de l'Etat Safavide. Les Perses gouvernèrent l'Arménie orientale jusqu'en 1828, quand elle fut annexée par la Russie. Cependant, ce sont les Turcs ottomans qui gouvernaient la majeure partie du territoire et du peuple arméniens (Arménie occidentale).

Au 19ème siècle, les Arméniens sous le joug turc souffrirent de discrimination, de lourdes impositions et furent l'objet d'attaques armées. En tant que chrétiens, les Arméniens n'avaient aucun recours légal face aux injustices. Ils furent taxés au delà de leur moyen, on leur interdit de détenir des armes dans un pays où le meurtre d'un non-Musulman restait souvent impuni, et ils n'avaient pas le droit de témoigner devant un tribunal pour leur propre compte. A la fin du 19ème siècle, la politique de plus en plus réactionnaire de l'empire ottoman et le réveil des Arméniens culminèrent dans une série de massacres opérés par les Turcs dans toutes les provinces arméniennes dans les années 1894-96.

Quelque illusion que les Arméniens avaient pu chérir que l'arrivée au pouvoir en 1908 du parti des " Jeunes Turcs " pourrait apporter des jours meilleurs fut bientôt dissipée. En effet, au printemps 1909, la ville d'Adana fut le théâtre d'un autre bain de sang, au cours duquel 30.000 Arméniens perdirent la vie après une résistance désespérée. La Première Guerre mondiale fournit aux Turcs une bonne occasion de " résoudre le problème. " En 1915, une directive militaire secrète ordonna l'arrestation et l'exécution rapide des chefs arméniens de la communauté.
Les hommes arméniens servant dans l'armée ottomane furent séparés des autres et abattus. Le gouvernement d'Istanbul décida l'expulsion de la population arménienne tout entière. Les Arméniens des villes et des villages furent conduits à pied dans les déserts de Syrie, de Mésopotamie et d'Arabie. Pendant cette " relocalisation ", beaucoup ont été fouettés à mort, transpercés de coups de baïonnettes, enterrés vivants dans des fosses, noyés dans les fleuves, décapités, les femmes furent violées ou conduites dans des harems. Un grand nombre mourut tout simplement d'épuisement dû à la chaleur et à la famine. 1,5 millions de personnes périrent dans ce premier génocide du 20ème siècle. Une autre vague de massacres se produisit à Bakou (1918), Chouchi (1920) et ailleurs.


La défaite des Turcs ottomans au cours de la Première guerre mondiale et la désintégration de l'empire russe donnèrent aux Arméniens l'occasion de déclarer leur indépendance. Le 28 mai 1918, la République indépendante d'Arménie s'établit, après que les Arméniens aient obligé les troupes turques à se retirer aux batailles de Sardarapat, de Karakilisse et de Bashabaran.

La république naissante fut confrontée à d'accablantes difficultés, mais malgré ces conditions les Arméniens consacrèrent toutes leurs énergies à la tâche urgente de reconstruction de leur pays. Mais en raison des pressions exercées simultanément par les Turcs et les communistes, la république s'effondra en 1920. Finalement, l'Armée rouge soviétique entra sur son territoire (Arménie orientale) et la déclara république soviétique le 29 novembre 1920.

L'Arménie devint membre de la République socialiste fédérale soviétique transcaucasienne en 1922, et en 1936, elle devint une des républiques constitutives de l'Union soviétique. Les changements tumultueux qui affectèrent l'ensemble de l'Union soviétique au début des années 1980 eurent inévitablement des répercussions en Arménie. En 1988, un mouvement d e soutien aux Arméniens du Nagorno Karabagh à exercer leur droit à l'autodétermination se développa en Arménie (cette région autonome peuplée principalement d'Arménie avait été placée sous la juridiction de l'Azerbaïdjan par une décision arbitraire de Staline en 1923)

Cette même année 1988 (le 7 décembre), l'Arménie fut secouée de graves séismes qui firent des milliers de victimes, et l'approvisionnement venant d'Union soviétique et de l'Occident fut bloqué par le gouvernement d'Azerbaïdjan combattant les Arméniens du Nagorno Karabakh. Ces deux sujets ont dominé la scène politique arménienne depuis les premières élections démocratiques tenues en Arménie pendant l'ère soviétique. En 1990, le parti du Mouvement national arménien remporta la majorité des sièges au parlement et forma un gouvernement. Le 21 septembre 1991, les Arméniens ont majoritairement voté par référendum en faveur de l'indépendance.

Ce fut la naissance de l'actuelle République d'Arménie.


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