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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Mémorial (Eternité)

Place du 24 avril 1915 - 38400 Saint-Martin-d’Hères

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Inauguration le 6 juin 2007
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La sculpture
La sculpture


Le 6 juin 2007, à 17h00, une foule d'une centaine de personnes était rassemblée place du 24 Avril 1915 pour participer à l'inauguration de l'œuvre que le sculpteur Toros a conçue et réalisée en laiton. Intitulée «Eternité», la sculpture, très belle, évoque à la fois une flamme "celle qui donne la lumière aux gens qui sont dans le noir et qui ne s'éteint jamais" mais aussi une larme, aux sobres et gracieuses courbes entremêlées.
René Proby, maire de Saint-Martin-d'Hères et Toros dévoilaient l'œuvre à l'assistance, geste symbolique suivi d'allocutions : celle de l'artiste, la déclamation du poème Liberté de Mikaél Nalbendian par Anita Nercessian et Viken Saboundjian, puis un discours de Nicole Saboundjian (Croix Bleue des Arméniens de France) qui a mené ce projet à bien en collaboration avec la Mairie. Après un intermède musical (percussions et accordéon), René Proby prononçait un vibrant discours au sujet du destin du peuple arménien et de sa capacité à résister aux barbaries grâce à son courage et à l'enrichissement en termes d'identité culturelle que constitue l'ouverture aux autres. Son allocution s'achevait par la remise de la médaille de la Ville à Toros suivie du verre de l'amitié.
Avec ce mémorial, au socle duquel est également fixée la plaque en souvenir de l'action de Missak Manouchian et des combattants de l'Affiche Rouge, la volonté de la municipalité est de susciter l'attention et de provoquer la réflexion de tous en valorisant par une œuvre d'art la mémoire arménienne. La beauté de cette sculpture y participera très certainement.
Rappelons que le site choisi pour rendre hommage aux victimes du Génocide des Arméniens était celui des biscuiteries Brun (employeur de très nombreux émigrés arméniens au XXe siècle). Le site devint place du 24 Avril 1915 en 1996, lorsque la Ville de Saint-Martin-d'Hères et son maire, Jo Blanchon, ont reconnu officiellement le Génocide. Cette décision courageuse de la municipalité donna lieu à une importante contremanifestation turque visant à empêcher cette nouvelle dénomination (cinq cents contre-manifestants menaçants convoyés en car et organisés d'une manière similaire à celle qui a pu être déplorée le 18 mars 2006 à Lyon avant l'inauguration du Mémorial du Génocide des Arméniens, place Antonin Poncet). L’érection de la sculpture de Toros, tout naturellement inscrite au programme de l'Année de l'Arménie en Isère, est donc pour les Martinérois l'épilogue heureux donné à ces mauvais souvenirs de la violence extrême du négationnisme turc, faite aux vivants à travers l'outrage aux morts. Outrage ultime et par là même insupportable dans une démocratie.

Daniel Meguerditchian, France-Arménie, numéro 299, du 1er au 15 juillet 2007

Mise à jour : 2011

Image StreetView 

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