Article Ouest-France du 6 février 2018Cela fait un an que l'association ArMaine (Arméniens du Maine) a entrepris de faire construire un "Khachkar" en Arménie. L'œuvre est terminée et la croix de pierre sera livrée fin février-début mars au Mans.
Yury Kutoyants, président de l’association culturelle ArMaine (Arméniens du Maine) est rassuré. Il a enfin trouvé une terre d’accueil pour son « Khachkar », une stèle commémorative à la mémoire des victimes du génocide arménien de 1915 qu’il fait réaliser en Arménie.
Un an pour trouver une commune d'accueil
« Cela fait un an que l’association porte ce projet. Le Khachkar, croix de pierre en arménien, est une tradition dans notre pays. Il y en a des milliers chez nous pour commémorer des événements, explique le président. Pendant plus d’un an, j’ai essayé de convaincre le maire du Mans, mais je n’ai pas réussi. »
Un heureux concours de circonstance
Invité par Christophe Rouillon lors du concert de Charles Aznavour en janvier dernier, le président de l’association saute sur l’occasion quand il entend le maire de Coulaines, dans son discours, parler du génocide arménien. « Je lui ai toute de suite exposé notre projet. »
Et le oui officieux est devenu rapidement officiel. Christophe Rouillon a proposé l’installation de la stèle au conseil municipal du 21 décembre dernier qui a validé l’idée à l’unanimité. La stèle sera donc installée dans le parc de la Gironde, en face de la piscine.
Respect des traditions : sculptée à la main dans le tuf
L’artiste, à Etchmiadzine en Arménie, a bientôt terminé le travail. La stèle devrait bientôt être expédiée en France. « Fin février ou en mars selon le transporteur, explique Angela Tagvdrian, secrétaire à l’association. Cette stèle est faite en respectant les traditions, à la main et avec le tuf, une pierre de chez nous », précise Youri Koutoyant.
Article Ouest-France du 19 avril 2018
Un khachkar, un monument typique arménien, trône désormais dans le parc de la Gironde de Coulaines. Des élus et des membres de la communauté arménienne s’y sont recueillis, jeudi 19 avril 2018.
Yury Kutoyants, président de l’association culturelle ArMaine (Arméniens du Maine), était ému, ce jeudi 19 avril, devant la stèle commémorative à la mémoire des victimes du génocide arménien de 1915 qu’il a fait réaliser en Arménie. "C’est le 24 avril 1915 que débuta ce génocide, par la mort de six cents notables arméniens de Constantinople. Il a fallu attendre 2001 pour que la France le reconnaisse."
Yury Kutoyants, président de l’association culturelle ArMaine, a fait un discours devant Christophe Rouillon, maire de Coulaines, et la communauté arménienne.
Christophe Rouillon, le maire de Coulaines, entouré de membres de la communauté arménienne, a inauguré le khachkar, un monument typique arménien, en mémoire des victimes – plus d’1,5 million de personnes – tuées en 1915 sur l’actuel territoire de la Turquie. Un génocide reconnu par l’ONU en 1985.Il y a un an, Christophe Rouillon a accepté d’accueillir le monument dans la commune. "Je suis sensible à ce tragique épisode de l’histoire de l’Europe, raconte-t-il. Et la chanson d’Aznavour, Ils sont tombés, y est peut-être pour quelque chose."
La communauté arménienne de Coulaines compte une cinquantaine de familles. "Aujourd’hui, l’idée de rassemblement pour la paix, de modération, est importante."
« Moment rare et émouvant »
Le père Avedis Balékian, de l’église apostolique arménienne d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) a béni cette croix de pierre. Elle a été créée par un artiste arménien dans de la roche volcanique. Elle a parcouru 3 000 km avant d’arriver à Coulaines. Parmi les quelque 150 personnes présentes, certains venaient de Rennes, de Nantes, d’Évreux. Tigran, lui, est venu de Saint-Nazaire : "C’est un moment rare et émouvant", glisse-t-il, regrettant cependant le manque de "représentants politiques et administratifs". Autre moment poignant, quand le père Avédis Balékian entonne une prière chantée. "Je suis très touché par cette cérémonie", confie Armen Mesporian, qui habite Coulaines depuis 2005 et est "heureux d’y vivre". Il est accompagné de sa fille Nelly, 5 ans.
Des notes de duduk
Ce jeudi 19 avril, plusieurs générations d’Arméniens se sont retrouvées autour de ce magnifique khachkar. L’émotion était palpable quand quelques notes de duduk, un instrument de musique indissociable de la culture arménienne, se sont élevées dans les airs. Avant d’entendre une belle chanson interprétée par de jeunes Arméniennes.
Mise à jour : 2018
