| Bataille d'Avaraïr, de Georg Drah huile sur toile, 105 x 158,5 cm
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Manuscrits arméniens des XIIIe et XIVe siècles
| Vue du Musée
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LES ARMENIENS EN AUTRICHE - Site : www.oeak.org
L'histoire de la communauté arménienne d’Autriche, à laquelle nous consacrons ce bref aperçu, s’intéresse exclusivement au territoire de la République d'Autriche actuelle. C’est-à-dire que les communautés arméniennes qui appartenaient jusqu'en 1918 à la monarchie austro-hongroise, et dont l’étude rétrospective pourrait être très intéressante, ne font pas l'objet de cet article. Les Arméniens à Vienne aux XVIIe et XVIIIe siècles Des Arméniens étaient présents à Vienne dès le XVIIe siècle, principalement des commerçants, mais également des personnes occupant des postes plus importants auprès de la Cour comme interprète, courrier ou prélat. Vers l’époque des deux sièges de Vienne (1683), plusieurs familles arméniennes formaient une petite communauté à Vienne et demandèrent l’aide de l'empereur Léopold (1658-1705) afin d’obtenir la libération de l'Arménie du pouvoir turc et perse. Ils étaient également prêts à exécuter des activités politiques au service de la cour impériale comme courrier, informateur et d’autres du même type. L'empereur autrichien Léopold se montra sensible à ces efforts, et ce n’est donc pas par hasard que l’homme politique arménien bien connu Israël Ori, au cours de son voyage en Europe Occidentale, se rendit à Vienne, capitale de l’empire, en 1698, et présenta à l’empereur ses plans de libération de l’Arménie. Les archives municipales et nationales, comme celles de la Cour à Vienne renferment de très intéressants documents de l’époque, au sujet d’Arméniens célèbres (par exemple le vicaire auprès de la Cour arménien-catholique Nerses d’Erevan, Gabriel de Tokat « Tokatets » , l’évêque Thomas de Vanand « Vanandetsi », Johannes Diodato, Isaac Luca, Georg Franz Kolschitzky, Johann Christoph Hazzi et d’autres). L'histoire de Vienne aux XVIIe et XVIIe siècles serait incomplète, si on ne parlait pas du grand rôle joué par les Arméniens comme premiers vendeurs de café. Le 17 janvier 1685, Johannes Diodato (Hovhannes Asvadsadourian de Constantinople) fut le premier à recevoir le droit de vendre des boissons orientales, c’est-à-dire du café, du thé et des sorbets. Alors que le privilège accordé à J. Diodato devait courir sur 20 ans, Isaac de Luca (Sahak Ghukassian) et ses compagnons originaires d’Erevan réussirent le 6 septembre 1697 à obtenir également l'autorisation « sur le commerce de café ». Sur ce point, nos remerciements s’adressent de droit au Professeur Charles Teply qui, à la suite de laborieuses recherches, a prouvé que le premier commerçant de café à Vienne ne fut pas le légendaire Georg Franz Kolschitzky, originaire de la ville libre polonaise Sambor, mais bien Johannes Diodato. C’est également sous le règne de l'impératrice Marie-Thérèse, (1740 – 1780) qu’une petite communauté arménienne se constitua à Vienne ; un recensement de 1767 dénombre 21 familles arméniennes, dont les chefs se déclarent exclusivement de confession catholique. Cette petite communauté connaît une nouvelle impulsion lorsque en 1811 la Congrégation arménienne-catholique des Mekhitaristes vient s’établir à Vienne. Et en effet l'histoire des Arméniens en Autriche serait inconcevable sans la Congrégation des Mekhitaristes. Un traitement détaillé de ce thème est impossible dans le cadre de ce bref article, nous nous contentons ici de renvoyer aux remarquables travaux publiés en arménien et en allemand sur le sujet. Il est probable que l’installation en 1811 de la Congrégation des Mekhitaristes est une des raisons pour lesquelles plusieurs familles arméniennes, venant principalement des provinces de la monarchie austro-hongroise viennent s'établir dans la capitale de l’empire. Dans ses notes de voyage, A. Altunjan mentionne qu'en 1876 vivent à Vienne et dans les environs 80 à 85 familles arméniennes, dont 20 à 25 familles venant de Hongrie, 15 en provenance de Pologne, 30 en provenance de Moldavie et de Turquie, 15 en provenance de Russie. On peut se demander comment les Arméniens non catholiques de Vienne obtinrent la liberté de culte un peu plus tard, et seulement en 1867. Sous le règne de l'empereur Joseph II. (1765/80 – 1790) eut lieu la conquête de la province roumaine Bukowina (aujourd'hui la Roumanie) au cours des années 1774-1775. Par décret du conseil de guerre impérial Z. 905 du 7 juillet 1781, on accorda la liberté de culte aux Arméniens qui ne sont ni grecs -unis ou non-, ni catholiques-arméniens. L'empereur Joseph II visita la ville de Suczawa en juin 1783 et après sa visite à la paroisse arménienne, accorda par décret liberté de commerce et de mouvement dans l’ensemble de l’empire aux Arméniens se réclamant de l’Eglise apostolique arménienne. C’est donc naturellement que, 64 ans après cette instruction impériale, la cour autrichienne donna la liberté de culte à l’Eglise apostolique arménienne au Journal officiel numéro 142 du 21.12.1867. Les Arméniens à Vienne au XIXe siècle C’est également par un voyageur, Jeremian, originaire d'Egypte, que nous apprenons qu'en 1886, Garabed Kujumdjian était professeur à l'Université de Vienne pour l’ancien arménien et l’arabe. Jeremian rapporte également avoir rencontré les marchands de tapis arméniens Sadik (Zadik) Poppovich et l'ambassadeur de Perse d’origine arménienne Neriman Khan. L’importance croissante cette communauté arménienne rendait nécessaire la présence d’une église propre à la conservation de son identité nationale. Ce fait se vérifie pendant le mandat du Patriarche arménien de Constantinople, Nerses Varzhapetian (1874-1884) ; des plans visant la construction d'une église arménienne à Vienne sont régulièrement préparés, mais ces efforts restent malheureusement infructueux. Vers la fin de l'année 1912, se constitue à Vienne un groupe d’une cinquantaine de personnes, ayant pour objectif la construction d'une église apostolique arménienne, en établissant d'abord une petite chapelle dans le centre de Vienne au 10 Dominikanerbastei. Le 19 janvier 1913 est inaugurée une chapelle consacrée au Saint-Sauveur, confiée au premier ecclésiastique Aristakes Fesslian de Sucova (Suczawa, alors Bukowina, province appartenant à la monarchie austro-hongrois, aujourd'hui en Roumanie). Les objets du culte aujourd’hui en usage dans l'église apostolique arménienne Ste-Hripsimé de Vienne proviennent en partie de l'église arménienne dissoute pendant la première guerre mondiale à Suczava, si bien que l'église arménienne de Vienne peut à bon droit être considérée comme la continuation de l'église de Suczava. Les Arméniens à Vienne dans la première moitié du XXe siècle Au cours de la Première guerre mondiale, le nombre d’Arméniens à Vienne diminue pour différentes raisons, mais la communauté enregistre à une nouvelle croissance après la fin de la guerre. Le groupe constitué en décembre 1912 se transforme en 1925 en « Association pour la construction d’une église et la fondation d’une paroisse arménienne grégorienne d’Orient », officiellement déclarée, et continue sur la lancée de ses travaux. Vers la fin des années 1920, l’abbé Jeghiché Utudjian, venant de Bulgarie, devient le prêtre de la colonie viennoise. Il tînt ce poste pendant une trentaine d’années, s’occupant de la communauté avec un respect constant et fut en outre le gardien de son arménité. Associations et organisations arméniennes Association arménienne de bienfaisance « ANI » à Vienne (1902-1921)
Union générale arménienne de bienfaisance – branche de Vienne (1908 – 1938)
Association d’entraide sociale « Communauté arménienne » (1922 – 1931)
Association pour la construction d’une église et la fondation d’une paroisse arménienne grégorienne d’Orient (1925 – 1973)
Association des étudiants arméniens (1921 – 1928)
Fédération culturelle des jeunes Arméniens , Vienne 1931 –1940 (1948)
Fédération des femmes arméniennes (1936 – 1938)
Société des amis de la Science et de la Culture arméniennes (le 11.12.1937 – ; 30.11.1939)
Association académique arménienne, enregistrée en 1860 – ; Branche de Vienne (1941 -1945)
Les Arméniens à Vienne dans la seconde moitié du Xxe siècle Avant la Seconde guerre mondiale, environ 125 Arméniens vivent à Vienne. Après le décès du Pasteur Utudjian, entre-temps consacré Vartabed (= Docteur en théologie), le Dr. Mesrob K. Krikorian est consacré Vartabed en 1962. A cette époque la communauté arménienne à Vienne compte environ 300 personnes, dont une part importante est formée d’étudiants arméniens venus du Proche-Orient. Soutenus par le développement économique en Autriche après la Seconde guerre mondiale et par l'aide financière généreuse d'une Arménienne de Londres (Rosa Tricky, née Hripsimé Haladjian), et probablement encouragés aussi par la présence de jeunes étudiants de la Diaspora, les Arméniens pouvaient enfin réaliser le désir presque séculaire de construire une église apostolique arménienne à Vienne. La nouvelle église, dans le troisième arrondissement de Vienne, Kolonitzgasse 11, fut enfin terminée en 1968 après quatre années de travaux de construction d’après des plans de l’architecte arménien Edouard Sarabian, d’Erevan. Des Arméniens et des organisations arménienne d'autres pays ont participé par des donations à la construction de l’église, ainsi qu'à l'établissement d’un centre culturel dans le même ensemble de bâtiments. L’église Sainte-Hripsimé a été consacrée solennellement le 21 avril 1968 par sa Sainteté le Catholicos Vasken Ier. De nombreux dignitaires de l'église arménienne ainsi que d’éminentes personnalités des institutions gouvernementales et religieuses autrichiennes étaient présents à cet événement. Associations et organisations arméniennes
Association arménienne d’Autriche (1946 – 1954)
Paroise arménienne (depuis 1973)
Association culturelle arménienne (1954 –1956)
Union des étudiants arméniens (1969 -)
Union Générale Arménienne de Bienfaisance (1960 -)
Société culturelle austro-arménienne (1974 -) :
Amis des Mekhitaristes (1981 –1991)
Centre arménien de Recherche, de Documentation et d’Information - Armenisches Forschungs-, Dokumentations- und Informationszentrum AFDIZ (1986 - )
Association générale sportive et de scoutisme (1990 – )
Fonds arménien d’Autriche (1992 -)
Société d’études austro-arméniennes (1998 -)
La communauté arménienne de nos jours Le nombre d’Arméniens vivant en Autriche a crû jusqu’à atteindre environ 3 000 personnes, Vienne et ses environs se taillant naturellement la part du lion. Il existe de plus petites communautés à Graz, Linz et Salzbourg, où le pasteur ou son diacre dirigent occasionnellement une sainte messe et/ou procèdent aux sacrements des baptêmes, des mariages et des enterrements L’Eglise apostolique arménienne d’Autriche dépend de la juridiction du Catholicossat de St. Etchmiadzin, et forme de facto un évêché dont l'évêque n'a pourtant pas été élu par les fidèles, mais est délégué par le Catholicos ; c'est pourquoi la désignation officielle est « Délégué apostolique pour l'Europe centrale et la Suède » et où l'Europe centrale ne comprend plus l'Allemagne. Des efforts sont produits depuis un certain temps pour amener sous la juridiction du Délégué apostolique la République de Slovaquie, la Tchéquie et la Hongrie, la raison en étant essentiellement l’activité de l'église catholique arménienne en Hongrie. Ces efforts se sont apparemment intensifiés en novembre 2001 depuis la visite du Catholicos Karekin II, probablement dans le but dans un proche avenir de fonder cette fois-ci de jure l’évêché prévu pour l'Europe centrale, en entreprenant des modifications de statut correspondantes en Autriche . Malheureusement, la communauté reste encore divisée à Vienne depuis juin 1989. Des compatriotes, déçus par l’Archévêque Mesrob. K. Krikorian et/ou s’estimant trompés par les associations cultuelles en fonction depuis 1990, n’apportent plus aucune contribution financière à l’église. Depuis 1990, toute conciliation est bloquée par l’attitude inflexible du prêtre ou des associations cultuelles. Comme l’archevêque Mesrob K. Krikorian, Délégué apostolique en fonction, et également pasteur officiel de la communauté, était au centre du conflit de l'époque, les compatriotes déçus s’éloignent encore plus de l’Eglise apostolique arménienne. Et un grand nombre de ces compatriotes trouve une alternative dans l'Eglise catholique arménienne de la Congrégation mekhitariste. Soulignons qu'au cours de ces dernières années, quelques Arméniens orthodoxes ont préféré faire célébrer mariages, baptêmes et enterrements religieux par les Pères mekhitaristes. Le conseil d’administration prétend chercher depuis environ trois ans un nouveau pasteur qui remplacerait l’archevêque devant prendre sa retraite. Le diacre Père Maschtotz ,envoyé d'Arménie et étudiant à Vienne, a servi ces dernières années d'assistant de l’archevêque, mais il n’est cependant pas disposé à se charger de la pastorale de la communauté Au cours des dernières années la communauté viennoise s’est trouvée confrontée non seulement à une vague d'immigration en provenance d'Iran, mais aussi en provenance d'Arménie. Les familles arméniennes venant d'Iran sont généralement de passage vers les Etats-Unis d'Amérique, tandis que les compatriotes venant d'Arménie semblent plutôt vouloir rester en Autriche. Ces mouvements démographiques apportent des modifications à la vie quotidienne de la communauté, parfois positives, parfois négatives. Naturellement l'ambassade de la République d’Arménie à Vienne reste neutre par rapport aux problèmes internes : le Consulat se voit cependant forcé d’intervenir dans des affaires plutôt désagréables où sont impliqués des citoyens de la République Arménie. Selon nous, il est regrettable que des Arméniens venant de l'ancienne Union soviétique entrent en conflit avec l'Exécutif autrichien. Nul besoin de souligner combien nous sommes concernés par l’image négative des Arméniens rendue dans les médias d'un pays relativement petit comme l’Autriche. Sources LIVRES/BROCHURES ABRAHAMIAN Ashot Garegin. : Esquisse rapide de l'histoire de communautés arménienne, Vol. I, Erevan 1964, pp. 171 –178 Paroisse apostolique arménienne de Vienne (éditeur) : « Dixième anniversaire de l’église arménienne Sainte-Hripsime, dimanche 16 avril 1978 », auto-édition, brochure de 20 pages Encyclopédie soviétique arménienne : « Les Arméniens en Autriche », éd. Académie des sciences de la République soviétique Arménie, volume 1, p. 637, Erevan,1974 NEISSER, Maria : « Les 175 Ans de la Congrégation mekhitariste de Vienne », maison d'édition de la Congrégation mekhitariste, Vienne, 1988 TEPLY, Charles : « L'introduction du café à Vienne », éd. Association pour l'histoire de la ville de Vienne, Maison d'édition de la Commission jeunesse et population à Vienne – Munich, 1980. ARTICLES ARAT, Marie-Christine : « Le fondateur de l’ordre, l’abbé Mekhitar de Sebaste (1676 – 1749) et la Congrégation mekhitariste de Vienne (1811 – 1981) », dans : Journal de l’OEAK numéro.1, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne, décembre 1981, pp. 23 – 43. ARAT, Marie-Christine : « La rue Avédik à Vinne et le médecin arménien Stéphane Avedik », dans : HANDES AMSORYA, éd. Congrégation mekhitariste, Vienne, 1985, pp. 351 – 362. HARTUNIAN Hamparsun : « Contribution à l'histoire des Arméniens d’Autriche », manuscrit non publié, se basant sur les archives de la Congrégation mekhitariste de Vienne, la police d'association viennoise, ainsi que le journal du Vartabed Jeghiché Utudjian, « 2e partie sur la communauté arménienne à Vienne de 1932 à 1956 » HARTUNIAN Hamparsun : « Un aperçu des organisations arméniennes et de leurs activités dans les années 1973 – 1978 » dans Journal de l’OEAK numéro.1, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne, décembre 1981, pp. 44 – 51 Ibid : « Union culturelle de la jeunesse arménienne à Vienne 1931 –1940 (1948) », Journal de l’OEAK numéro 3, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne 1984-85, pp. 21 - 33 Ibid: « Les étudiants arméniens à Graz 1960 – 1975 », Journal de l’OEAK numéro 3, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne 1984-85, pp. 39 – 48. Ibid: « Association académique arménienne, association déclarée en 1860, branche de Vienne 1941-1945 », Journal de l’OEAK numéro 4, éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne,1986, pp. 10 – 12. Ibid: « Contribution à l'histoire des étudiants arméniens à Vienne 1958 – 1969 », Journal de l’OEAK numéro 5 éd. de l’Association Culturelle austro-arménienne, Vienne, 1987, pp. 34 - 46. KRIKORIAN Mesrob K. : « Visite du Catholicos Vasken Ier à Vienne –1981 » ; Extrait de « Veritati in Caritate », éd. PRO ORIENTE, Fondation de l'archevêché catholique de Vienne, 1981, pp. 188 – 197. TOROSSIAN Léon : « La branche viennoise de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance », Journal de l’OEAK numéro 1, Vienne 1981, pp. 52-55. |