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Léon HATCHIKIAN
(Sivas 8 février 1907 – Paris 23 janvier 2003)

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Léon HATCHIKIAN est né à Sivas, en Anatolie, le 8 février 1907, fils aîné de Takvor Hatchikian et de Aghavni Topalian. Son père quitte seul le pays en 1908 pour émigrer aux U.S.A. via Constantinople, Varna (Bulgarie) et Bucarest (Roumanie). Il travaille chez Ford et milite au sein du Parti Social-Démocrate Hentchakian et de l'Union éducative des originaires de Khandzar, le village de son père.

Léon enfant suit les cours de l'école primaire à Sivas, puis ceux de l’Ecole Guetronagan de Constantinople, où il a été recueilli après avoir perdu ses grands-parents, sa mère et son frère cadet Archag, suppliciés pendant le génocide de 1915 en Turquie.

Son père Takvor répond à l'appel de l'Union Nationale arménienne en s'engageant en 1917 dans la Légion d'Orient - plus tard Légion arménienne - pour la durée de la guerre. Blessé et grand mutilé, le sergent Takvor Hatchikian est soigné et réformé à Marseille en 1922, et acquiert la nationalité française.

Entre temps, Léon Hatchikian fait seul le voyage en bateau vers Marseille. Au cours du trajet, le jeune élève du Guetronagan ne manque pas de profiter d’une escale au Pirée pour se rendre à Athènes et visiter l’Acropole.
A Marseille, il suit les cours du Lycée Saint-Charles jusqu’au baccalauréat. Il aide son père, nommé directeur du camp de réfugiés arméniens du quartier Oddo à Marseille (1922-1927), à fonder l'Imprimerie Arara et publier les hebdomadaires "Azad Khosk" (La Libre Parole) puis "Arev" (Le Soleil).

Le 20 novembre 1943, Léon Hatchikian épouse à Asnières-sur-Seine Archalouiss Zaradjian, née à Constantinople, fille de Shimavon Zaradjian et de Marguerite Djafanian, deux rescapés des déportations. Léon et Archalouiss ont deux enfants, Jean-Pierre (Melkon) et Gabriel (Haroutioun). Devenu ouvrier linotypiste après avoir suivi les cours de l’Ecole Estienne, il exerce son métier dans des journaux arméniens, plusieurs quotidiens français, et part à la retraite après une longue carrière au journal "Le Monde".

Parallèlement, il s’adonne à des études bibliographiques et livre jusqu’à son dernier souffle des articles remarqués sur les auteurs français arménophiles ainsi que des éphémérides des publications culturelles arméniennes dans de nombreux bulletins. Léon Hatchikian est l’illustration de l’intellectuel pour qui la parole et la plume l’emportent sur le temps ; le 13 décembre 1998, au cours d’une réception donnée en présence d’une nombreuse assemblée d’anciens élèves et d’amis, il avait reçu de l’Association des Anciens élèves de l’Ecole Guetronagan, un diplôme d’honneur offert aux deux « vétérans », Léon Hatchikian et Vahé Tchilinguirian (alors président), à l’occasion du 102e anniversaire de la fondation de l’école.

Le 23 janvier 2003, il décède auprès de son épouse, quelques jours avant son 96e anniversaire et à l’approche du 60ème anniversaire de leur mariage. La cérémonie religieuse est célébrée le 30 janvier 2003 dans la cathédrale apostolique arménienne Saint-Jean-Baptiste à Paris, comme son mariage, le baptême de ses enfants et le mariage de son fils aîné.

Quand nous le quittions, il ne manquait pas de nous souhaiter Bonne nuit, en arménien « Kichèr pari », et nous lui répondions « Pari kichèr ».
En vérité Papa, que la nuit te soit douce !

Jean-Pierre HATCHIKIAN


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