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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Pratique - Eglise
Explication du Sacrement et du Rituel du Mariage

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EXPLICATIONS SUR LE SACREMENT ET LE RITUEL DU MARIAGE DE L'EGLISE APOSTOLIQUE ARMENIENNE
Brochure éditée par la Cathédrale arménienne Saint-Jean-Baptiste de Paris (1985) ; (Traduit de "Saints and Sacraments of the Armenian Church", 1958, 2eme ed. 1964, p. 51-54, par Mgr. Shnork Kaloustian, alors Patriarche de Constantinople).


Sacrement du Mariage

Le mariage est un contrat en vue de la création d'une famille, et la famille est le fondement de la société humaine. Plus il est solide, mieux il soutiendra l'édifice. Dieu Lui-même institua le mariage au jardin d'Eden, par ces paroles : "Croissez et multipliez et remplissez la terre". Adam, en accueillant des mains de l' Eternel sa compagne inséparable, prononça ces paroles importantes : "Elle est os de mes os et chair de ma chair : c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair".

Le sacrement du mariage à pour objet de sanctifier l'union de l' homme et de la femme en vue de la perpétuation de l'espèce humaine, de l'accroissement du nombre des fidèles, de l' encouragement à l'aide mutuelle et de l'éducation chrétienne des enfants.

L'institution de ce sacrement n'est pas explicitement mentionnée dans le nouveau Testament. Cependant, notre Seigneur, en assistant aux noces de Cana en Galilée, donna la preuve de sa volonté de sanctifier le mariage. Il prononça également des ordonnances concernant le mariage selon Saint Matthieu (Chapitre 19, 3-12). Mais le passage significatif sur lequel est basée la doctrine du sacrement du mariage, aussi bien à notre époque qu'aux premiers temps du Christianisme, est celui constitué par les versets 22-33 du chapitre de l'Epître aux Ephésiens ; ce passage est lu pendant la célébration du mariage comme principale exhortation. Dans ce passage l'apôtre Paul indique le rapport entre l'homme et la femme comme étant semblable à celui existant entre le Christ et son Eglise ; il emploie l'expression : "Ce mystère est grand". Dans les églises orientales, y compris l'arménienne, les sacrements, sont appelés "mystères" ; il s'ensuit que les écritures saintes aussi bien que la tradition sacrée de l'Eglise considèrent le mariage comme un sacrement institué par notre Seigneur.

En tant que sacrement, le mariage est l'acte par lequel l'Eglise bénit le consentement des deux parties, lequel consentement fait partie intégrale du sacrement. Selon l'usage des églises orientales, c'est un prêtre qui administre le mariage, ou en certaines occasions solennelles, un évêque. Pour être digne de recevoir le sacrement du mariage, il faut être membre pratiquant de l'église, connaître les devoirs de la vie conjugale, obéir aux lois qu'impose l'Eglise en ce qui concerne le mariage. Les futurs doivent être nubiles et physiquement aptes à se marier. Il ne doit pas y avoir entre eux de proches liens de sang.

Les écritures saintes aussi bien que la tradition sacrée insistent sur le caractère indissoluble du mariage : elles n'admettent qu'une seule cause de dissolution du lien marital : l'infidélité conjugale désignée "adultère" dans les écritures (Matthieu 5:32, 19:9). Les mariages multiples ne sont pas bien considérés par l'Eglise. L'objet du mariage est éminemment sacré. En se mariant les époux sont invités à participer à l'oeuvre du Créateur. S'ils veulent bien tenir compte de cet appel; ils ne pourront négliger leurs devoirs envers leurs enfants, dont le principal est de les élever en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur (Eph. 6:4).

En plus de la procréation, le mariage fut institué également pour le support mutuel de l'homme et de la femme. "Il n'est pas bien que l'homme soit seul", dit l 'Eternel après avoir créé Adam, "je lui ferai une aide semblable à lui" (Gent 2:18).

Voici quelques-uns des devoirs des époux dans leur vie conjugale : le premier est la fidélité réciproque. A la cérémonie du mariage, ils se font voeu de fidélité l'un à l'autre. La fidélité disparue, le bonheur conjugal se brise. Les époux doivent se supporter mutuellement avec leurs défauts et leurs faiblesses. Dans leur vie commune, les époux doivent se réconforter et se soutenir l'un l'autre. Par sa douceur et son dévouement, la femme peut exercer une influence bienfaisante sur son mari plus efficacement qu'en le morigénant et en discutaillant. Le mari peut gagner le coeur de sa femme davantage en lui accordant son amitié et sa considération, que par sa richesse et sa force. "Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Eglise" (Eph. 5:25), dit saint Paul. "Femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur" (Eph. 5:22), ajoute ce même apôtre ; la femme doit obéir à son mari, comme chef de famille (Eph. 5:23). L'homme est le soutien et le chef de la famille. La femme en est la reine et la mère. Dans un mariage vraiment chrétien, il ne peut y avoir ni rivalité ni supériorité : car, comme il est dit dans l'Ecriture, "Ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair" (Matthieu 19:6).

C'est par le mariage que le couple entre officiellement et effectivement dans la société. C'est le point de départ de tous les rapports permanents entre hommes. Le caractère d'une nation dépend davantage de la discipline familiale que des constitutions civiles ou des systèmes scolaires. Les mères étant les principales responsables de la formation de leurs enfants en tant que membres de la société, l'action qu'elles peuvent exercer au cours d'une génération est plus importante que celle de l'Etat lui-même. La famille est l'unité de base dont se compose la nation et l'humanité. Si l'influence familiale est pernicieuse, aucun code législatif ne peut neutraliser le dégât social qui en résulte. Par contre, si l'influence familiale est bienfaisante, les facteurs pernicieux de l'extérieur ne peuvent avoir que peu d'effet sur le bon fonctionnement de l'ordre social.

Rituel du Mariage
Voir les photos d'un mariage à la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste à Paris

Le sacrement du mariage est l'événement le plus important de la vie. C'est à cet instant-là que se croisent les intérêts de la société et les impératifs de la nation. C'est pourquoi toutes les sociétés humaines conscientes de l'importance du mariage exigent non seulement que les futurs époux soient somptueusement vêtus, mais que la cérémonie elle-même soit belle et impressionnante. On peut affirmer que la cérémonie du mariage de l'Eglise Arménienne est l'un des plus beaux rituels, à condition qu'elle soit convenablement accomplie. Voici quelques indications sur la façon dont se déroule le rituel du mariage de l'Eglise Arménienne.

A l'arrivée de la procession nuptiale, les futurs se tiennent debout à l'entrée du choeur (la partie de l'église où se réunissent les membres de la chorale pour chanter le service divin). Les futurs font face à l'autel : la femme est à la droite de l'homme. Le parrain ou le principal témoin se place derrière l'homme à sa gauche en tenant de sa main droite la croix. La femme remet son bouquet de fleurs si elle en a un à sa marraine qui se trouve derrière elle et à sa droite. Le prêtre officiant sort à ce moment de la sacristie, avance devant l'autel face à l'assistance, qui se lève dès que le prêtre entame le chant rituel.

En premier lieu, le prêtre prononce sa bénédiction et passe les anneaux aux doigts des époux. L'anneau est symbole d'attachement et de constante fidélité. Habituellement c'est le prêtre lui-même qui passe les anneaux aux annulaires gauches des mariés. Puis le prêtre demande aux époux s'ils resteront unis jusqu'à la mort. Apres avoir reçu leur réponse affirmative, il ceint leurs tètes de deux bandelettes, joint leurs mains droites, les dresse face à face et réitère son exhortation à la fidélité. Puis le prêtre, accompagné du diacre, monte à l'autel pendant que le couple avance jusqu'au "bema" (partie surélevée de la nef) et s'y arrête en faisant toujours face à l'autel. Le couple alors baise l'Evangile que lui tend le prêtre ou le diacre. Après une lecture, le parrain tient la croix de sa main droite au-dessus de leurs tètes. La prière principale est dite à ce moment, puis le couple s'assied sur des chaises face à l'autel. C'est le roi et la reine qui viennent être couronnés.

Ensuite, le prêtre, tout en lisant une autre prière, enlève les bandelettes de leurs tètes. Il bénit une coupe de vin et la tend à l'époux et à l'épouse pour qu'ils en boivent. La cérémonie s'achève par une exhortation finale et une bénédiction dites par le prêtre.


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