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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Les Catholicos du XXe siècle

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Le vingtième siècle restera dans l'histoire d'Arménie comme un siècle unique, sans équivalent dans le passé. C'est le siècle de la grande catastrophe de 1915, de l'arrachement du peuple à sa terre, au berceau et au vivier de sa culture et de ses traditions. C'est aussi le siècle qui a vu la plus grande tentative, jamais réalisée tant en Arménie que dans la Diaspora, de destruction de l'Eglise Arménienne Apostolique par un pouvoir politique étranger, à l'athéisme érigé en obligation civique. Dans ce contexte, il n'est pas inutile de rappeler qui furent les Catholicos qui se succédèrent sur le trône de saint Grégoire l'Illuminateur durant ce siècle.
Meguerditch 1er dit Khrimian Haïrig (1892-1907)
Mattéos II (1908-1910)
Kévork V (1911-1930)
Khoren 1er (1932-1938)
Kévork VI (1945-1954)
Vazken 1er (1955 - 1994)
Karékine 1er (1995 - 1999)
Karékine II (1999 - )
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Meguerditch 1er, dit Khrimian Haïrig (1892-1907)
Meguerditch 1er Meguerditch Khrimian commence son entrée dans les ordres après avoir été veuf et officie au prestigieux monastère de Varag au Vaspourakan, sa région natale, puis au très célèbre monastère de Sourp Garabed à Mouch, dans le Taron.
Il sera nommé Patriarche de Constantinople en 1869. Très proche du peuple, très populaire, il ne cessera de défendre la cause nationale. Il créera des journaux dont les célèbres : "L'Aigle du Vaspourakan" et "l'Aiglon du Taron", ainsi que des écoles. Prônant l'émancipation nationale, il représente les Arméniens de l'Empire Ottoman au Congrès de Berlin en 1878, là où se jouent les promesses de réformes dans les provinces à population arménienne et où il mesure la vanité des conférences internationales. Partisan de la lutte armée nationale, il est exilé à Jérusalem par le Sultan.
Il deviendra Catholicos en 1892, continuant à soutenir le réveil national arménien. C'est sous son pontificat que les Russes confisqueront les biens de l'Eglise Arménienne en Transcaucasie en 1903. Après l'avoir aidé, il reçoit l'appui du parti dachnak dans la défense de l'Eglise. Il meurt en 1907.

Mattéos II (1908-1910)
Mattéos II Elu patriarche de Constantinople en décembre 1894, sous le règne du sultan Abdul Hamid II, l'archevêque Mattéos Izmirlian, acquis aux idées réformatrices, occupera cette fonction fort peu de temps.
Lors du déclenchement des massacres hamidiens en septembre 1895, le patriarche est en effet réduit à l'isolement puis contraint à démissionner. Après 12 années d'exil, il est rétabli sur le siège patriarcal en 1908, suite à la révolution constitutionnelle ottomane. Elu la même année catholicos d'Etchmiadzine, il ne jouera qu'un rôle de transition, puisqu'il décède prématurément deux ans plus tard, à l'âge de 67 ans.

Kévork V (1911-1930)
Kévork V Il abolit en 1917 le règlement de 1836 émis par les Tsars, qui reconnaissait l'autonomie de l'Eglise Arménienne mais la plaçait sous le contrôle du pouvoir politique. Il voit, en 1918, l'avènement de la République Indépendante d'Arménie qui proclame la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Il assistera aussi à sa soviétisation en 1920. C'est sous son règne que le pouvoir communiste entreprend son vaste programme de destruction de l'intérieur de toutes les Eglises, y compris l'Eglise d'Etchmiadzine.
Kévork V ne semble pas avoir fait allégeance au pouvoir soviétique et il termine sa vie dans la réclusion à Etchmiadzine, sans pouvoir s'exprimer comme Catholicos.

Khoren 1er (1932-1938)
Khoren 1er Il est élu après deux ans de vacance du siège catholicossal. C'est un ecclésiastique qui a suivi de près, comme Khrimian Haïrig, le mouvement d'émancipation des Arméniens de l'Empire Ottoman. Il profite de l'accalmie de la politique anti-religieuse soviétique pour prendre quelques initiatives jusqu'en 1935. Il est surnommé en Diaspora, par les Arméniens d'opinion pro-soviétique, le "catholicos-dachnak." En 1936, l'Eglise arménienne reçoit de plein fouet la vague des grandes purges staliniennes. Khorèn ler est assassiné le 6 avril 1938 par la Tchéka, la police politique de l'URSS. Le siège catholicossal restera vacant pendant 7 ans, jusqu'en 1945.

Kévork VI (1945-1954)
Kévork VI C'est un Arménien de la Diaspora, né en Russie, il fera la plus grande partie de son sacerdoce en dehors de l'Arménie jusqu'en 1938. Il tient lieu de patriarche en 1941 et c'est lui qui engage l'Eglise arménienne, comme toutes les Eglises de l'Union Soviétique, dans la lutte "patriotique" contre les. nazis. Ce qui provoquera, en Arménie comme ailleurs, une entente officielle entre l'Eglise et l'Etat, qui se traduira par le rétablissement des conditions essentielles au fonctionnement de l'Eglise : réouverture du séminaire d'Etchmiadzine, de quelques églises et monastères, et ordination d'une dizaine d'évêques.
En contrepartie, le catholicossat est un auxiliaire précieux de la propagande du pouvoir soviétique. C'est sous son pontificat qu'est relancé le conflit sur la primauté d'Etchmiadzine sur le catholicossat de Cilicie. Il meurt en 1954 et l'Etat soviétique consentira des funérailles quasi nationales pour ses "activités patriotiques".

Vazken 1er (1955 - 1994)
Vazken 1er Il est le dernier catholicos de l'ère soviétique. Son élection en 1955 a été l'une des plus controversée. Il fut accusé d'inféodation au pouvoir soviétique par la partie pro-dachnak de la Diaspora. Les interventions d'Etchmiadzine dans l'élection du catholicos de Cilicie ne mettront dans ce débat que de l'huile sur le feu.
Vazkèn ler bénéficie de la déstalinisation et sous son pontificat les signes d'une plus grande religiosité se multiplient. Il saura redonner au catholicossat une "image de marque" par un sens élevé des relations, des initiatives dans le domaine de la restauration des monuments historiques et la publication d'ouvrages d'art lié à l'art religieux arménien.
En 1988, il joue à fond la carte de la glasnost et de la Pérestroïka, et se fait élire député du Congrès des Députés du Peuple. Son attitude à l'égard du mouvement Karabagh en 1988 et 1989, dont il qualifiera l'action d'extrémiste, lui vaudra une impopularité croissante dans le peuple.
Après l'indépendance de l'Arménie, bien que libre de toute contrainte politique, l'âge et la maladie ne lui ont sans doute pas permis d'imprimer un grand élan de foi en Arménie et de s'opposer à l'action prosélyte des catholiques et des protestants américains dans le pays.

Karékine 1er (1995 - 1999)
Karékine 1er Nichan Sarkissian est né à Kesab, en Syrie le 27 Août 1932. Il fut ordonné diacre de l'Eglise Apostolique Arménienne en 1949 , puis moine, sous le nom de Karékine en 1952.
Consacré Evêque de Téhéran en 1964, il devient Evêque du diocèse Irano-Indien en 1971-73 et Evêque de New York en 1973-75.
Archevêque de 1975 à 77, il est nommé Catholicos-Coadjuteur d'Antélias en 1977-83 et est élu Catholicos d'Antélias de 1983 à 95, sous le nom de Karékine II
Il est élu 131e Catholicos de Tous les Arméniens en 1995, sous le nom de Karékine Ier (premier Catholicos de ce nom à Etchmiadzine)
Il décède à Etchmiadzine, en Arménie, le 29 Juin 1999.

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Karékine II (1999 - )
Karékine II Karékine II est né en 1951 au village de Voskehat, près d'Etchmiadzine (Arménie). Il a été ordonné diacre de l'Eglise Apostolique Arménienne en 1970, puis moine, sous le nom de Karékine en 1972.
Il a obtenu son diplôme en théologie de l'Université de Bonn en 1975, tout en servant de prêtre à la communauté arménienne locale, et a suivi des études universitaires supérieures à l'Académie orthodoxe russe de Zagorsk (Russie), dont il est diplômé en 1979.
Consacré évêque du Diocèse d'Ararat (Arménie) le 23 octobre 1980 , puis consacré archevêque en novembre 1992, il a été élu 132e Catholicos de Tous les Arméniens le 27 octobre 1999, sous le nom de Karékine II, succédant ainsi à Karékine Ier (décédé à Etchmiadzine, en Arménie, le 29 Juin 1999).

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