Commande à adresser à Jean-Edouard Ayvasian, 79, rue de Strasbourg, 92400 Courbevoie au prix de 160 F + 15 F de frais de port
Egalement disponible:
Librairie H. Samuelian - 51, rue Monsieur le Prince - 75006 Paris
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Commentaire Ce dictionnaire de 406 pages, regroupant quelque 20 000 mots et vendu au prix très raisonnable de 160 FF/27 Euros, se veut avant tout un instrument pratique pour les arménophones qui s'installent dans des pays francophones. Bien sur, on n'y trouvera pas trop de mots branchés (le nouveau résident ne comprendra pas tout ce qui est écrit dans la rubrique " Pêle-Mêle " à l'aide de ce bouquin), mais, pour autant, l'auteur n'a pas négligé plusieurs locutions populaires. On pourra ainsi apprendre que "descendre quelqu'un" se traduit en arménien "mèkoun zenkov spannel", et que pour "c'est vache" on peut choisir entre "atsos", "vay" et "meghk". Plaisanteries à part, on peut dire qu'il s'agit d'un ouvrage bien utile pour tous ceux qui, maîtrisant l'arménien, se mettent à l'étude du français. Un tel instrument faisait cruellement défaut aux Arméniens d'Arménie, qui ont toujours dû recourir au dictionnaire russe pour apprendre toute langue étrangère autre que l'anglais. En revanche, il est moins évident que ce livre soit facile à utiliser par ces francophones qui, ne maîtrisant pas assez arménien, veulent s'en servir pour améliorer leur niveau de conversation ou bien pour rédiger un texte.
L'auteur, né à Paris, a suivi ses parents en 1947 en Arménie soviétique, où il a vécu 25 ans. La pratique de la langue, qui lui vient de la vie quotidienne plutôt que d'études linguistiques, l'a amené à maîtriser les deux branches (qu'il appelle " tendances " ) de l'arménien moderne, mais aussi l'a convaincu qu'il s'agit d'une langue plus uniforme qu'on ne le pense habituellement. C'est une position bien légitime que l'on pourra rattacher à la discussion, toujours en cours, sur l'avenir de la langue arménienne. Pour autant, tous les Arméniens de diaspora qui ont des contacts dans la République d'Arménie ou en Iran, savent bien que les deux " tendances " sont marquées par des différences lexicales parfois importantes, et que les trop faibles moyens de communications n'ont pas permis une pleine compréhension mutuelle, comme par exemple entre l'anglais et l'américain ou entre le portugais et le brésilien. On aurait ainsi préféré que ce dictionnaire, en dépit des convictions unitaires de son auteur, eût marqué explicitement ces différences..
Si l'on peut accepter son choix de l'orthographe occidentale, il est plus discutable de retrouver plusieurs mots arméniens désignant un même mot français, sans savoir quel est leur usage courant dans l'arménien oriental et occidental, étant donné que la plupart des Arméniens ne connaissent qu'une des deux " tendances ". Il en est ainsi pour les mots de formation modernes, tel que "avion" (occidental: "hotanav", oriental: "inknatil", la forme: "savarnak"), mais aussi pour des mots traditionnels tels que "vent", pour lequel le lecteur doit choisir entre "hoghm", "fouk", sans savoir quelles sont les formes courantes en arménien oriental et occidental. L'auteur n'utilise pas trop de mots populaires arméniens, comme on le fait de plus en plus aujourd'hui. S'il traduit le mot "bagnole" par le terme anodin "karg", en ajoutant qu'il s'agit d'une voiture "vieille et ruineuse", il traduit en revanche "automobile" avec le seul mot occidental "inknasharj", quand la plupart des Erevantsis ont désormais adopté "mékéna". D'ailleurs, pour un livre achevé d'imprimer en novembre 1998, il est un peu anachronique de traduire "train" par "choguékarki karachar" (pas de place pour l'oriental "gnatsk") alors que même sur la ligne Erevan-Tiflis on a perdu toute trace de locomotive à vapeur !
Giusto Traina Nouvelles d'Arménie Magazine, numéro 40, Février 1999.