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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Jurgis BALTRUSAITIS
( 1903 - 1988 )

L'auteur

Jurgis BALTRUSAITIS --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 7 mai 1903 à Moscou, décès le 25 janvier 1988 à Paris

Études à la Sorbonne, vit le plus souvent à Paris
Lituanien, historien d'art médiéviste.

Un voyage en 1927 pour étudier l'art roman le conduit en Arménie et en Géorgie, puis en Espagne, en Italie et en Allemagne
Note :
- épouse la fille de l'historien d'art Henri Focillon (1881-1943)
- ne pas confondre avec son père, Jurgis Baltrusaitis (1873-1944), poète et diplomate.

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Livre numéro 65
Jurgis BALTRUSAITIS --- Cliquer pour agrandir Le Problème de l'ogive et l'Arménie
 
Titre : Le Problème de l'ogive et l'Arménie / auteur(s) : Jurgis BALTRUSAITIS - Vendôme, Paris, Impr. des Presses universitaires de France ; Paris, Ernest Leroux, 108, boulevard Saint-Germain
Editeur : Ernest Leroux
Année : 1936
Imprimeur/Fabricant :
Description : In-8, 76 p., fig., pl. 20 fr. [5884]
Collection : Forme et Style. Essais et mémoires d'art et d'archéologie
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Architecture gothique -- Arménie
ISBN :
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix :

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Livre numéro 64
Jurgis BALTRUSAITIS --- Cliquer pour agrandir Étude sur l'art médiéval en Géorgie et en Arménie
 
Titre : Étude sur l'art médiéval en Géorgie et en Arménie / auteur(s) : Jurgis BALTRUSAITIS - Préface par Henri Focillon
Editeur : Ernest Leroux
Année : 1929
Imprimeur/Fabricant : Fontenay-aux-Roses, impr. les Presses universitaires de France, Louis Bellenand ; Paris, libr. Ernest Leroux
Description : In-folio, XV-101 pages, carte, CI planches
Collection :
Notes : Études d'art et d'archéologie, publiées sous la direction d'Henri Focillon
Autres auteurs :
Sujets : Architecture gothique -- Arménie
ISBN :
Bibliothèques : Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix :

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Ce magnifique ouvrage, qui est le fruit de voyages d'études exécutés en 1927-1928, marquera une étape décisive dans l'étude si complexe des rapports entre l'art de la Transcaucasie (Géorgie. Arménie, Daghestan) et l'art roman occidental. Tout d'abord la riche illustration qui l'accompagne reproduit un grand nombre do détails inédits, provenant de monuments peu connus et d'accès difficile. Une distinction très nette est établie pour la première fois entre les tendances propres à l'art arménien et à l'art géorgien issus des mêmes sources, où l'on distingue comme dans l'art roman des traces d'influences hellénistiques. sassanides, arabes, mais combinées suivant un génie particulier et vraiment original. C'est ce génie que l'auteur s'est attaché à mettre en lumière par des analyses très fines et ses conclusions extrêmement précises apportent à l'histoire de l'art des éléments tout à fait nouveaux. Son livre sera ainsi appelé à rendre des services considérables. Étudiant successivement l'ornement sculpté et l'architecture, il montre que cet art transcaucasien est avant tout une conception de géomètres. A la base il faut placer le vieil entrelacs, issu de traditions millénaires (arts chaldéen et hittite), mais traité d'une manière savante qui aboutit, par les procédés élémentaires (le l'entrecroisement et de l'enlacement à déterminer dans la tresse des ligures géométriques tonnant en (Géorgie un système homogène et synthétique. tandis que les sculpteurs arméniens, (loués d'un puissant esprit d'analyse, décomposent on quelque sorte la tresse et isolent les figures géométriques. rectangles, polygones étoilés, etc... Des figures emboîtées les unes dans les autres laissent apparaître des combinaisons nouvelles et c'est ainsi que les surfaces (les édifices. les encadrements de fenêtres, les bases, les chapiteaux sont couverts d'une ordonnance inextricable et parfaite d'ornements plats. C'est bien. comme le dit M. Baltrusaitris un art de géomètres, mais peut-être est-il injuste en lui refusant tout effort (l'imagination : poussée à ce point, la mathématique confine à l'invention poétique.
Et tout l'art de la Transcaucasie se déduit de ces prémisses. L'ornement végétal très simple et peu naturaliste, tige ondulée chargée de feuilles symétriques, recourbée en as de cœur, épanouie en rosace. est soumis à ce travail d'analyse géométrique et souvent associé à l'entrelacs. L'ornement animé, zoomorphe ou humain obéit aux mêmes lois. Ce qui importe ce ne sont pas les proportions réelles des diverses parties d'un corps, mais leur coordination avec une autre mesure, qui est toujours un cadre de forme géométrique, carré, triangle, cercle, polygone. Le même animal, un buffle, inscrit dans un tympan ou dans un rectangle n'a pas la même forme. Le cadre peut être d'ailleurs supprimé : il n'en subsiste pas moins dans la pensée du dessinateur et dicte les proportions et l'harmonie du thème, homme ou animal. De là les déformations et les disproportions choquantes, les tètes monstrueuses, les poses irréelles et paradoxales, résultat d'une logique implacable.
Enfin l'architecture elle-même dérive de cette conception géométrique. À la différence de l'art roman, où l'ornementation architecturale est liée intimement à la construction, dont elle accuse les éléments essentiels. en Géorgie et en Arménie les valeurs plastiques sont entièrement indépendantes des valeurs constructives. Les plans très complexes consistent, comme l'ornement. dont ils reproduisent parfois la figure, dans l'emboîtage d'un plan intérieur et d'un plan extérieur traités à part : insertion dans un rectangle d'une abside, plan cruciforme inscrit dans un rectangle ou dans un octogone, quatre-feuilles dans une rotonde, dans un hexagone, dans un plan cruciforme. etc... L'église d'Ochque (XIe siècle) est une vraie mosaïque de plans divers combinés ensemble. L'ornementation extérieure est donc complètement indépendante de la construction. Le mur lui-même, bâti en pierre, est appareillé irrégulièrement, les archivoltes sont creusées dans une ou parfois deux assises. Les ornements n'ont aucune valeur architecturale : les bases et les chapiteaux des colonnes présentent souvent le même dessin. le chapiteau en boule (tout à fait atectonique) domine en Géorgie : des appuis de fenêtres sont faits de colonnes posées horizontalement avec leurs chapiteaux. Les façades sont creusées de niches triangulaires, la sculpture est plaquée au mur comme à l'improviste.
Ainsi M. Baltrusaitis a apporté des faits nouveaux qui jettent une vive lumière sur le rôle historique de l'art transcaucasique, sur les parentés qu'il présente parfois avec l'art roman et sur les différences fondamentales qui les en séparent. Ce sont là des résultats féconds, très bien indiqués dans la belle préface de M. Focillon et qui permettent d'espérer que l'auteur du livre nous dira une histoire complète et fondée sur des faits précis de cet art transcaucasique qui a eu un développement si original.

Louis Bréhier Journal des Savants, Année 1930/10 / pp. 469-471


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