1871-1939: Quand Marseille tenait les clés de l'Orient et les laissait glisser dans la mer... Une époque haute en couleurs avec toutes sortes de personnages pittoresques: des poissonnières et des peseurs-jurés, des poètes et des peintres, des hommes d'affaires aventureux et des dames dévotes, sans oublier des mauvais garçons. Les Marseillais, qui rêvent de voir leurs produits faire le tour du monde, fabriquent des tuiles, des huiles et du savon, chargent leurs navires tandis que les caravanes de sucre partent vers les marchés persans.
Mais derrière la façade ensoleillée des apparences, ici comme dans le théâtre de Marcel Pagnol, le drame affleure toujours sous la comédie. Marseille, perdant progressivement ses pouvoirs de décision, est réduite à n'être plus qu'un lieu de passage alors qu'elle aurait dî devenir un grand centre industriel et commercial. Ce n'est pas un hasard si la période que retrace ce livre se situe entre deux actes de violence: le coup de grâce tiré dans la nuque du communard Gaston Crémieux, fusillé sur la pelouse de l'impératrice Eugénie, au jardin du Pharo; et la rafale de balles qui abattit, sur la Canebière, le roi Alexandre de Yougoslavie et le ministre Louis Barthou.