L'auteur | |
Naissance en 1912, à Paris (France), décès en 1969 . Après des études au lycée Janson-de-Sailly et une licence ès lettres, Paul Esmérian fait Sciences Po. A l’armée, il sort premier sur 350 de l’Ecole d’Infanterie de Saint-Maixent. Puis, entré par concours à la Banque d’Indochine, il est nommé à Saigon. En 1939, mobilisé sur place, il fait campagne contre le Siam (la Thaïlande) en tant que lieutenant et reçoit la Croix de Guerre des TOE. Démobilisé après l’armistice de 1940 et l’arrivée des Japonais à Saigon, il gagne Manille. Quelques mois plus tard, les Japonais attaquent Pearl Harbor, puis les Philippines, alors sous contrôle américain. Très vite, les Américains s’éclipsent, laissant la place aux Japonais. Peu après, Paul Esmérian est interné en tant que sympathisant gaulliste, à Santos Tomas, l’Université de Manille transformé en camp pour détenus civils. Son "Journal" relate, en première partie, la vie quotidienne des militaires français engagés dans cette guerre, ignorée de la plupart des Français, contre le royaume de Siam – guerre où l’on semble passer plus de temps à rechercher des patrouilles perdues dans la jungle que le contact avec l’adversaire. La deuxième partie va de son arrivée aux Philippines jusqu’à sa libération en 1945 : là encore, une page d’histoire de la deuxième guerre mondiale peu connue. Griffonné sur le vif, sur des feuilles de papier de fortune, voire des fragments de feuilles, au stylo ou au crayon, ce "Journal" a le souffle de l’authenticité et, malgré son style télégraphique, réussit, par un mot, par une touche, à créer cette troisième dimension qui permet au lecteur étranger de pénétrer dans cette jungle cambodgienne, dans ce camp d’internement, de sentir vivre et souffrir, l’auteur certes, mais aussi les autres détenus. Paul Esmérian revint en France après la guerre, se consacra, entre autres, à sa collection d’objets rares ayant trait aux montgolfières. |
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