Agop KARAKAYA
( n. 1956 )

La poésie capture le temps, le régénère dans un espace où vit la solitude violente d’un enfant révolté, d’une étoile lointaine, à de belles choses fleuries où des peuples asservis combattent pour leur liberté.
À travers cette poésie diagonale, méta-cosmique, l’homme, conditionné dans une atmosphère plutonique, essaie de perpétuer son existence pour survivre à la nostalgie du pays perdu en s’épanouissant dans les îles naissantes.
Dans un souffle d’inspiration, elle explore des sujets aussi vastes que les océans profonds où une petite déesse en vol chante le poème de l’âme, les rayons laser qui se diffusent en mixité transgénique dans l’espace incommensurable où l’être et son existence se mêlent mortellement ; aussi vastes que les rencontres, à marée basse, entre les crabes et les pieuvres médusées…
Et sur les remparts de la ville, se baladent les coquillages envolés, les oiseaux et les petits poissons rouges main dans la main avec l’homme aux goélands.

Murat Karakaya (Minasyan) avait 6-7 ans lorsque les Arméniens et les Kurdes ont été amenés à Beyaz Dag (Montagne blanche) et massacrés par l'armée turque. Murat a miraculeusement survécu aux deux coups de baïonnette qu'il a reçus.
Rescapé arménien du génocide de Dersim de 1938, il a été déporté comme tous les survivants vers l'ouest de la Turquie. Orphelin de père et de mère, donné pour adoption aux Aghas turcs, il reviendra à son arménité grâce à son oncle Garabet. C'est en 1947, alors que l'amnistie sera déclarée par le Gouvernement pour tous les exilés de Dersim, qu'il retrouvera sa liberté.
Le récit alimenté par son témoignage unique et poignant nous plonge dans une page sombre et tragique de l'histoire d'un peuple martyr : le peuple arménien. Si la page de cette histoire est dramatique, reste le souvenir d'une aventure inimaginable à l'ombre du moulin du grand-père Minas.<