L'auteur | |
![]() | Naissance le 24 juin 1900 à Bezwodne (Russie), décès le 28 août 1959 à New-York (USA). Issu d'une famille juive polonaise, Lemkin est né en 1900 dans un village aujourd'hui situé en Lituanie, mais qui à l'époque se trouvait dans une zone où la Russie impériale autorisait les Juifs à résider. Le jeune Lemkin manifeste rapidement les deux caractéristiques qui vont façonner ses futures contributions : un don pour les langues et un vif intérêt pour les détails relatifs aux cas historiques de massacres de masse. Il s'intéresse très tôt au sac de Carthage, aux invasions mongoles et à la persécution des Huguenots français. À l'âge de douze ans, Lemkin lit « Quo Vadis », un roman publié en 1895 par le lauréat du Prix Nobel Henryk Sienkiewicz, qui relate le massacre des premiers chrétiens par les Romains au Ier siècle. Il est déjà révolté par les descriptions de Romains se réjouissant du spectacle des chrétiens dévorés par les lions. Au début de la Deuxième Guerre mondiale, en 1939, Lemkin rejoint les rangs de l'armée polonaise. Blessé dans la défense perdue de Varsovie, il fuit. Un collègue de la faculté de droit de l'université Duke, en Caroline du Nord, l'aide à obtenir la permission d'entrer aux États-Unis en avril 1941. Les connaissances de Lemkin en matière de droit international l'aident beaucoup aux États-Unis. Il fait partie de la faculté de droit de l'université Duke et conseille diverses agences du gouvernement, notamment le ministère de la guerre. En même temps, il se consacre à une étude sur la façon dont le gouvernement nazi et ses alliés gouvernent les pays occupés durant la guerre. En novembre 1944, la Fondation Carnegie pour la paix internationale publie cette étude sous le titre « Axis Rule in Occupied Europe ». C'est dans cet ouvrage que Lemkin introduit le mot « génocide ».« De nouveaux concepts nécessitent de nouveaux mots. Par génocide, nous entendons la destruction d'une nation ou d'un groupe ethnique. » Mot hybride composé de la racine grecque « geno » (qui signifie race ou tribu) et du suffixe latin « cide » (meurtre), le nouveau terme était court et facile à prononcer. Pour la première fois, les nations du monde affirment le rôle du droit international s'agissant de protéger les individus de la persécution pour des raisons d'identité. |
![]()
|