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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Jean MINASSIAN

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Livre numéro 1985
Jean MINASSIAN --- Cliquer pour agrandir Un poète : Gomidas bey
 
Titre : Un poète : Gomidas bey / auteur(s) : Jean MINASSIAN -
Editeur : Paris : P. Balenz
Année : 1930
Imprimeur/Fabricant : E. Ramlot et Cie, Paris
Description : 1 vol. ( 63 p.) ; In-16.
Collection :
Notes :
Autres auteurs :
Sujets : Biographie et poèmes de Gomidas bey Minassian
ISBN :
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 5 francs

Commentaire :

Texte d’introduction

C'était une curieuse et attachante physionomie que Gomidas bey Minassian, mort à Constantinople le 3 mars 1903. Physionomie de poète et de philosophe. Un front méditatif, un regard rêveur et comme perdu dans l'abîme des mystères que, toute sa vie, il s'était évertué à pénétrer, semblaient faire de cette figure le vivant portrait du Doute.
Bien qu'Arménien de race, Gomidas bey doit-il être appelé un poète arménien ou un poète français?
La poésie française et l'arménienne peuvent le réclamer avec les mêmes droits, car il a cultivé l'une et l'autre avec un égal talent.
Ce n'est pas ordinaire — c'est même chose rare -- de voir un étranger posséder la langue de Racine aussi parfaitement que Gomidas bey et l'écrire avec autant d'aisance et d'élégance.
Ayant examiné tout à loisir la collection de ses manuscrits, j'ai été émerveillé de l'éclat, de la pureté du style, de la structure harmonieuse des vers qui augmente encore la saveur d'une poésie élevée, généreuse et tendre.
Aussi, en essayant, dans cette étude, bien incomplète sans doute, de faire connaître Gomidas bey, ai-je l'espoir de procurer une agréable surprise au public français. En même temps, j'aurai rendu hommage à la mémoire d'un écrivain, d'un aède, d'un penseur qui, par une excessive modestie, n'a jamais revendiqué sa place au soleil.
Gomidas bey ne voulut, en effet, rien publier ou presque : les rares fragments parus ne pouvaient donner une idée de ses moyens. Ainsi, fort peu de gens savaient que ce personnage taciturne et retiré — véritable type de misanthrope — cachait un philosophe profond et un poète de haute envolée.
Seuls ses intimes avaient parfois la chance d'en- tendre la lecture d'un morceau que Gomidas bey leur faisait après maintes prières. Il disait aussi ses vers par cœur. Mais alors ses yeux s'animaient, ses traits se, transfiguraient, il brûlait du feu sacré. En ces minutes, le taciturne devenait un causeur charmant.
On choisissait ces occasions pour le presser de publier ses œuvres.
— Oh! non, répondait-il, moi vivant...
Puis, après une pause ;
- Peut-être le Rêve, --- il faisait allusion à un poème de mille six cents vers — mais plus tard... Hélas! il n'en eut pas le temps...
***
Gomidas bey était né à Constantinople, en 1837.
A peine âgé de neuf ans, il est envoyé, avec plusieurs autres jeunes gens de sa communauté, à Paris, au collège Moorat, dirigé par le père mékhitariste Aïvazowsky, frère du fameux peintre de marine caucasien.
Ses études terminées, il revient, vers 1852, à Constantinople et suit les cours de l'Ecole militaire de Médecine, d'où il sort avec le grade de sous-lieutenant.
En 1861, il accompagne au Liban Daoud pacha, premier gouverneur chrétien de la province. Il y reste en qualité de médecin officiel, jusqu'au rappel de Daoud. Une étroite amitié l'attachait à ce dernier. Peu de temps après le départ de Daoud, nommé ministre du commerce et des travaux publics, il quittait lui-même le Liban
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