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Association Culturelle Arménienne de Marne-la-Vallée (France)

Hovsep VARTANIAN
( 1815 - 1879 )

L'auteur

Hovsep VARTANIAN --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 28 mars 1815 à Constantinople, décès le 20 août 1879 à Constantinople.

Traducteur, romancier. - Historien. - Haut fonctionnaire au ministère ottoman des transports maritimes (1837-1862) ; élevé au titre de "pacha", conjointement à sa nomination comme membre fondateur de l'Académie ottomane (Encümen-i Daniş), établie selon des règles identiques à l'Académie française.

Il a suivi les cours de la Congrégation Mekhitariste à Vienne à partir de 1826, et enseigné quelque temps à partir de 1836 à l'école Nersisyan à Constantinople ; actif dans les affaires du Patriarcat catholique de Constantinople

Auteur du roman Akabi, écrit en turc ottoman en caractères arméniens, publié en 1851.

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Livre numéro 2306
Hovsep VARTANIAN --- Cliquer pour agrandir L'histoire d'Akabi
 
Titre : L'histoire d'Akabi / auteur(s) : Hovsep VARTANIAN - Le premier roman turc (1851) ; traduit et présenté par Haïk Der Haroutiounian, préface de Johann Strauss
Editeur : société des études arménienens
Année : 2018
Imprimeur/Fabricant : ISI print - 93210 La Plaine-Saint-Denis
Description : 16 x 24 cm, 234 pages, couverture illustrée en couleurs. En annexes, documents et illustrations, pages 141 à 234
Collection :
Notes : Traduit de Akaḅi hikyayesi : ilk Türkçe roman, 1851 / Vartan Paşa ; neşre haz. A. Tietze, écrit en ottoman avec des caractères arméniens
Autres auteurs :
Sujets : Roman
ISBN : 9782954400211
Bibliothèques : Consultable à la Bibliothèque de la Cathédrale apostolique arménienne, Paris
Catalogué à la Bibliothèque Nationale de France
Prix : 30,00 euros

Commentaire :

Ce roman a été initialement publié en turc ottoman en 1851 à Constantinople, avec des caractères arméniens.

Le roman pose la question de l'amour impossible entre une jeune fille apostolique arménienne, Akabi, et l'élu de son coeur, Hagop, un jeune Arménien catholique. Le récit (peut-être autobiographique de l'auteur) décrit le vif déchirement mortel de la communauté arménienne rarement pris en compte sous cet aspect social, dans une période de calme apparent avec les autorités ottomanes en ce milieu du XIX siècle. L'auteur démontre et regrette la lutte fratricide entre les deux confessions.


Éditée en 1851, L'histoire d'Akabi a été rédigée en langue turque ottomane avec des caractères arméniens, procédé qui était assez courant à l'époque, peut-être compte tenu de la difficulté de lire les caractères de l'écriture arabe par l'ensemble des sujets de l'Empire. Le turc n'était pas une seconde langue pour les Arméniens, mais une langue... seconde, d'usage permanent, au moins dans la vie courante. Le bilinguisme était quasiment inné. La langue turque véhiculaire orale, était obligatoire dans la vie quotidienne. Toutefois l'apprentissage de l'écriture cursive arabe était réservé aux études spécialisées, les non-musulmans n'y avaient pas facilement accès avant le premier Tanzimat de 1839 dit-on parfois. Le turc écrit avec des caractères arméniens (ou grecs, le karamanli), servait même pour des actes officiels sur papier timbré.
Le lectorat, disons l'auditoire d'Akabi (les textes étaient souvent lus) s'élargissait avec l'usage du turc, même si indéniablement le propos ici est destiné en priorité à l'édification du public arménien de Constantinople.
Parallèlement, Vartanian était mélomane, la musique tient une certaine place dans l'esthétique du roman : musique, violon, clavecin, mélodie, harmonie, symphonie — voire même la notion du silence de la nuit après le brouhaha du jour à Bey oghlou — des mots récurrents, y compris l'audition d'un beyatli, une chanson populaire ottomane.
L'ensemble des écrits de Vartan est très éclectique comme le souligne expertement le professeur Johann Strauss. Akabi, une écriture baroque, parfois à la limite du rococo, telle la tirade de Roupénig (page 46), dans ce qui est un effet de style voulu par l'auteur. On ne s'étonnera pas non plus de la justesse de sa touche pour dépeindre les personnages secondaires. De même on ne peut que remarquer pour un premier roman la mise en scène de l'ensemble, le rythme, la construction, ainsi que la conduite des rebondissements tel un roman policier, tant chaque chapitre par des allusions invite à ne pas lâcher le livre et tient le lecteur en haleine.
Bien que publié anonymement, on sut rapidement que l'auteur n'était autre qu'un certain Hovsèp Vartanian, traducteur en chef au Ministère de la marine impériale. La réception de l'ouvrage fut accueillie avec enthousiasme par la presse naissante à l'époque, et même en France par Édouard Dulaurier, directeur de la section arménienne des Langues'O, dans la vénérable Revue des deux Mondes en 1854. L'éminent critique littéraire de Tiflis, Mikaël Nalbandian, de passage à Constantinople en 1860, ne tarissant pas d'éloges sur les fines analyses sociales en marge de la classique histoire d'amour, souhaitait une traduction en arménien. Après une centaine d'années d'oubli, une fort belle version fut donnée en 1953 par Karnig Stépanian à Erevan.
Il faudra attendre 1991 pour une version turque accessible en caractères latins. Elle a été très scrupuleusement translittérée depuis l'original en caractères arméniens par le professeur autrichien Andréas Tietze (1914-2003).
C'est à partir de cette version que la présente traduction a été entreprise.


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