L'auteur | |
Naissance en 1869 à Constantinople, décès en 1951 Levon Chanth (orthographe en anglais Shant), de son vrai nom Nahachbédian Seghbossian, est né en 1869 à Constantinople. Très jeune, il perd son père Seghbos, d’où son nom Seghbossian. En 1884, Abraham Ayvazian, un enseignant de Constantinople, envoie une trentaine des garçons au Lycée Kévorkian d’Etchmiadzine, dont huit seulement sont admis dans l’établissement, parmi lesquels : Onnig Vramian, Soghomon Soghomonian - futur Père Komitas - et Levon Seghbossian. Après sept ans d’études assidues, Levon retourne à Constantinople ; il est envoyé à Rodosto (ville au bord de la Mer de Marmara) en tant que professeur à l’École "nationale". En 1891, son premier poème "Akh darek indz" (Emportez-moi !) est publié dans "Haïrenik". Assoiffé de science, Chanth part en Allemagne et s’inscrit en sciences naturelles dans les universités de Leipzig, d'Iéna et de Munich ; parallèlement il suit des cours de littérature, histoire de l’art, pédagogie, psychologie, ... En 1892, est publié son premier roman "Leran aghtchigue" (La fille de la montagne) ... En 1899, Levon Chanth, via Paris et la Suisse, s’établit au Caucase où plus 20 ans il exerce les professions d’écrivain et d’enseignant (1906-1908, directeur de l’école de jeunes filles Gayanéian ; 1908-1909, professeur à l’école diocésaine d’Erevan). En 1901, est publié sa première pièce de théâtre "Yessi marte" (L’homme ego). En 1903, Chanth se marie avec Mlle Nércessian, une jeune fille intellectuelle active. C’est en 1909 qu’il écrit la pièce philosophique "Hine ansdvadznere" (Les dieux d’antan), qui sera publié en 1913 à Constantinople. Ce chef-d’œuvre de la littérature symboliste suscite beaucoup de remous ; il est traduit dans plusieurs langues, dont l’allemand et le russe. On programme sa mise en scène à Berlin et à Saint-Petersbourg, mais le déclenchement de la première guerre mondiale empêche sa représentation. Néanmoins ce n’est qu’en 1917 que Stanislavsky le mettra en scène à Rostov. En 1911, il quitte le Caucase et s’établit à Constantinople où il enseigne dans le lycée de jeunes filles Essayan et le lycée Guetronagan. Avec les droits d’auteur perçus par les représentations de "Les dieux d’antan", en 1913, il part pour l’Europe où la première guerre mondiale le surprend. Pendant ces difficiles années il effectue plusieurs voyages entre l’Europe et le Caucase, où il assiste à la représentation de ces pièces et, notamment, pour l’organisation des combattants volontaires arméniens. En 1919, Levon Chanth, se trouvant à Paris, participe sur l’invitation de Nubar Pacha aux travaux des représentant arméniens au Congrès de Paris. En 1919, il est élu député ; plus tard il deviendra un des Présidents du Parlement de la première République d’Arménie. Les Soviets, qui prennent le pouvoir en 1920 en Arménie, le jettent en prison avec tous les dirigeants et responsables du Gouvernement précédant. Après l'insurrection de février 1921, contre le régime bolchevik en Arménie, Chanth se réfugie en Iran ; puis en Europe, où il séjourne à Marseille jusqu’en 1929. Pendant cette période difficile il ne délaisse pas la plume, il écrit notamment "Gaysre" (L'empereur), "Chekhtayvadze" (L’enchaîné), "Ingadz perti ichkhanouhine" (La princesse de la forteresse tombée), ... En 1926, il est appelé à Alexandrie, en Egypte, pour la direction de l’école Boghossian. En 1928, il écrit sa dernière pièce "Ochine Baÿl" ; la même année avec un groupe d'intellectuels, il fonde l’association culturelle arménienne "Hamaskaïne". L’année suivante, il quitte l’Egypte pour Beyrouth où, avec Nigol Aghbalian, il fonde le fameux lycée arménien de Beyrouth "Djémaran" qui sera le creuset des générations d’intellectuels arméniens ; il assume sa direction jusqu’à sa mort en 1951. Philippe Pilibossian |
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